Environnement 11 février 2020

L’agrandissement de la Ferme Ste-Sophie devant le BAPE

SAINTE-SOPHIE-DE-LÉVRARD – L’un des principaux employeurs de Sainte-Sophie-de-Lévrard, au Centre-du-Québec, veut prendre de l’expansion. D’un troupeau de quelque 1 000 vaches laitières, la Ferme Ste-Sophie prévoit en avoir 2 700. Pour réaliser ce projet, les propriétaires sont passés à travers un long processus.

Une séance d’information du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concernant l’augmentation du cheptel se tiendra d’ailleurs le 11 février au centre communautaire local. Les sept actionnaires de la ferme laitière surveilleront cette étape importante.

« On n’est pas du tout inquiets parce que le projet a bien cheminé depuis quatre ans, explique Roger Beaudet, porte-parole du groupe et président de l’entreprise. On a fait nos devoirs, on a répondu à toutes les exigences et on a obtenu les autorisations requises. »

Le projet soumis prévoit un accroissement du cheptel en trois phases. La première est en cours de réalisation. Des aménagements physiques ont été réalisés pour porter le troupeau de 1 060 bêtes avec 600 en lactation à 2 000, dont la moitié en lactation. À terme, le troupeau regrouperait 2 700 vaches, dont 1 600 en lactation pour un investissement frôlant les 60 M$.

« Bien sûr, on a étudié la possibilité d’opérer sur plusieurs sites, mais ça générait de sérieux problèmes au plan de la gestion du troupeau et de la production », explique Roger Beaudet.

Un projet pour l’avenir

Ce n’est pas d’hier que les propriétaires envisagent d’augmenter la production à la ferme. Déjà au tournant des années 2000, ils avaient entrepris les démarches à cette fin, mais à l’époque, l’ampleur des coûts reliés aux études et la complexité des procédures avaient freiné leur ardeur.

« Au cours des années qui ont suivi, on a réussi à augmenter la production dans les mêmes installations, dit M. Beaudet. Mais maintenant, on n’avait pas le choix d’agrandir, surtout pour assurer l’avenir de la relève. J’ai mes trois enfants et ceux de mes frères qui sont impliqués dans l’entreprise. »

En 2016, les propriétaires ont donc relancé le projet de plus grande envergure qui tient compte des besoins futurs et qui sera donc réalisé en plusieurs phases.

« C’est impossible de dire quels seront les besoins dans dix ou quinze ans, explique le producteur laitier. On procède donc de la même façon qu’un parc industriel, on prévoit de l’espace pour les phases suivantes et ainsi avoir les coudées franches lorsque viendra le temps de les réaliser. »

Les promoteurs ont donc commandé une étude d’impacts environnementaux et ont rencontré les élus locaux. Les irritants liés à l’augmentation du cheptel ont rapidement été aplanis, par exemple avec la construction d’un chemin privé entre la ferme et les champs pour réduire la circulation des véhicules agricoles sur les routes publiques et éviter de traverser le village.

Pour le moment, l’exploitation possède 700 hectares de terre dans un rayon de moins de cinq kilomètres.

« Le processus d’approbation est très long et complexe, reconnaît Éric Beaulieu, agronome chez Les consultants Mario Cossette, qui a accompagné les producteurs laitiers tout au long du processus. Ce qui a compliqué les choses, ce sont les changements à la réglementation survenus en cours de route et qui ont obligé à apporter des modifications. »

Malgré les démarches plus ardues que prévu, M. Beaudet est désormais confiant de pouvoir aller de l’avant.

Avec une trentaine d’employés à la ferme, dont les sept propriétaires, l’exploitation figure parmi les plus importants employeurs des environs.