Actualités 12 janvier 2020

Démêler le vrai du faux

Les travaux des Producteurs de bovins du Québec (PBQ) visent à prendre connaissance des discours les plus dominants dans l’espace public et à leur présenter une réponse basée sur les données scientifiques les plus à jour. Les sujets de l’impact de la viande rouge sur la santé humaine et du bien-être des animaux d’élevage seront abordés dans ce dossier.


Santé humaine
Discours dominant
« La consommation de viande rouge est associée à une augmentation du risque de cancer et de maladies cardiovasculaires. »

Dans les faits

Le Guide alimentaire canadien conseille de privilégier autant que possible la consommation de produits le moins transformés possible.

La viande contient plusieurs nutriments essentiels et facilement absorbables par l’organisme (biodisponibles), ce qui lui confère une importance indéniable dans l’alimentation humaine. Une consommation variée et équilibrée intégrant d’autres groupes alimentaires (p. ex. des fruits et légumes) permettrait de diminuer les risques et d’augmenter les bénéfices associés à la viande.

Il est vrai que…

… des risques pourraient surtout être associés à la viande transformée, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

… sur la base d’une réanalyse des études existantes, un panel de chercheurs de sept pays soutient, dans un article publié par l’American College of Physicians, qu’il n’appuie pas les recommandations, basées sur les constats de l’OMS, de certains gouvernements visant à encourager leur population à consommer moins de viande rouge, puisqu’il considère le degré de certitude des études à l’appui comme étant « faible ».

Sur la base d’une réanalyse des études existantes, un panel de chercheurs de sept pays soutient, dans un article publié par l’American College of Physicians, qu’il n’appuie pas les recommandations de certains gouvernements visant à encourager leur population à consommer moins de viande rouge puisqu’il considère le degré de certitude des études à l’appui comme étant « faible ».


Discours dominant

« Il n’est pas naturel d’utiliser des antibiotiques et des hormones pour produire de la viande, car la viande que l’on consomme est contaminée par ces produits. »

Antibiotiques

Dans les faits
Les antibiotiques sont utilisés pour traiter les animaux malades.

Leur utilisation se fait sous la supervision d’un vétérinaire.

Des inspecteurs de l’Agence canadienne d’inspection des aliments à l’abattoir s’assurent que le producteur respecte les temps de retrait et que les carcasses sont saines et propres à la consommation.

Les producteurs adhèrent de plus en plus à des programmes de certification qui requièrent une surveillance pointue de l’utilisation des produits contenant des antibiotiques ou des hormones de croissance dans les élevages de bovins.

Le saviez-vous?

Depuis 1984, tout usage d’antibiotiques dans les élevages du Québec doit s’appuyer sur une ordonnance délivrée par un médecin vétérinaire afin de garantir une utilisation conforme avec les pratiques autorisées.

Depuis février 2018, Santé Canada interdit toute allégation en matière de stimulation de la croissance sur les étiquettes d’antibiotiques destinés aux animaux afin de favoriser la diminution de leur utilisation.

Il est vrai que…

… un usage raisonné des antibiotiques (notamment en diminuant l’utilisation préventive) et de bonnes pratiques d’élevage permettent de réduire la présence de bactéries antibiorésistantes.

… le Canada surveille de près l’utilisation des antibiotiques et le phénomène de l’antibiorésistance, tant chez les animaux que chez les humains. C’est pourquoi des inspections sont faites par les autorités dans les fermes, lors de l’abattage ou dans les commerces de détail.

… au Québec, l’usage préventif d’antibiotiques de classe 1, largement utilisés en médecine humaine, est strictement encadré.

Hormones ajoutées

Dans les faits

L’utilisation d’hormones dans la production de bœuf est soumise à la réglementation de Santé Canada. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) est responsable de la surveillance de l’utilisation des hormones de croissance par les producteurs. Ces produits sont utilisés sous ordonnance d’un vétérinaire.

Un bœuf « sans hormone » n’existe pas. On parlerait plutôt d’un élevage sans ajout d’hormones. En effet, les animaux, les humains et les plantes produisent naturellement des hormones.

Le saviez-vous?

Il est à noter qu’aucun stimulant de croissance n’est utilisé dans les productions de veau de grain et de veau de lait.

Il est vrai que…

… au Canada, les hormones de croissance en production bovine sont approuvées uniquement lorsqu’elles sont données aux bovins de boucherie. Elles permettent de produire du bœuf plus maigre et à un coût moindre.


Bien-être animal
Discours dominant

« L’industrie animale assassine des animaux, et il est cruel de tuer des animaux pour la nourriture lorsque des options végétariennes sont offertes. »

Dans les faits

Chaque organisme vivant est destiné à mourir ou à être tué de sorte que d’autres puissent vivre.

Il est vrai que…

… des inspecteurs s’assurent continuellement du respect des procédures d’abattage.

… consommer de la viande n’est pas un acte cruel ou contraire à l’éthique, mais une partie naturelle du cycle de la vie.

… souvent, les positions de personnes opposées à l’élevage d’animaux destinés à la consommation sont irréconciliables avec celles des producteurs.

… la viande de bœuf peut faire partie d’un régime alimentaire sain.

Discours dominant

« L’industrie animale abuse des animaux. Manger de la viande est une cause de cruauté et les animaux ne sont pas considérés comme des êtres individuels et sensibles avec des besoins physiques et psychologiques, mais comme des biens. »

Dans les faits

Plusieurs lois encadrent le bien-être animal (BEA) au niveau fédéral et provincial.

Des codes de bonnes pratiques sont disponibles pour les producteurs. Ils sont le résultat d’un consensus entre les producteurs, les gouvernements, les scientifiques et les groupes de défense des animaux.

Les producteurs doivent respecter des exigences de BEA qui sont stipulées dans leurs règlements de mise en marché.

Il est vrai que…

… le Québec se distingue par sa Loi sur la sécurité et le bien-être de l’animal, qui reconnaît les animaux comme des êtres sensibles dotés d’impératifs biologiques.

Le saviez-vous?

Le MAPAQ a la responsabilité de faire appliquer la loi sur la sécurité et le BEA et applique le principe de tolérance zéro.

Les agronomes et les vétérinaires ont l’obligation de dénoncer des situations où le bien-être animal n’est pas respecté.

Une ligne téléphonique sans frais permet aux citoyens de dénoncer des propriétaires d’animaux fautifs.

Des programmes de certification favorisant la production de bœuf durable, comme VBP+, assurent aux consommateurs que les fermes se conforment aux normes de production en ce qui concerne la salubrité des aliments, la biosécurité, le bien-être animal et le respect de l’environnement.

Nathalie Côté, agronome, directrice des affaires agronomiques, PBQ