Ma famille agricole 10 novembre 2019

Un amour né en plein champ

CAP-SANTÉ — Appuyés par leur famille, les deux copropriétaires de la ferme maraîchère L’Arc-en-ciel du Paradis ont eu tout à construire pour pouvoir proposer petits fruits, courges, citrouilles et autres légumes dans Portneuf. Tout le monde a participé à l’aventure : les parents de Sandra Paradis ainsi que les fils de Delfino Tellez Jimenez issus d’un premier mariage.

Originaire de l’île d’Orléans, d’une famille non agricole, Sandra Paradis a toujours voulu s’acheter une terre. Elle a étudié la gestion d’entreprises agricoles à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de La Pocatière et passait ses étés dans les champs. En 2006, elle a rencontré Delfino Tellez Jimenez dans une fraisière de l’île. Ce dernier appartenait à l’équipe de travailleurs étrangers qu’elle supervisait. Quelques aller-retour au Mexique ont été nécessaires pour que son bien-aimé clarifie sa situation personnelle et administrative. Ils se sont mariés en 2008 et deux ans plus tard, Delfino obtenait ses papiers d’immigration.

Les courges spaghetti poussent dans les champs de la ferme L’Arc-en-ciel du Paradis.
Les courges spaghetti poussent dans les champs de la ferme L’Arc-en-ciel du Paradis.

15 hectares

Entre-temps, ils ont trouvé un terrain à Cap-Santé où tout était à faire. « On a commencé avec les framboises, puis on a essayé les fraises et les légumes. Au début, on en a fait beaucoup trop. On avait un kiosque sur la route 138 et on vendait dans les campings. Aujourd’hui, on cultive 15 hectares. On est présents au marché public de Deschambault depuis 2011 et on a développé l’autocueillette et les paniers », explique Mme Paradis.

Le terrain est conçu pour accueillir les clients de manière agréable. Il s’ouvre sur un grand sentier facile à emprunter. Une aire de jeux a été aménagée pour les enfants et l’on peut s’installer à des tables de pique-nique et, certains jours, faire des tours de tracteur.

« Comme légumes, on offre ce que les gens consomment le plus. Notre public est le marché local, les familles », précise la productrice, qui anime une page Facebook remplie de commentaires enthousiastes.

Le couple a également reçu l’aide d’Agriconseils. « On apprend toujours, dit-elle. On aime les solutions de remplacement, la lutte intégrée et la permaculture. »
Même si la ferme L’Arc-en-ciel du Paradis commence à être connue, la famille vit surtout du salaire que Delfino obtient de travaux de ménage et d’entretien en hiver. Elle possède peu de machinerie et embauche seulement deux ouvriers. Cet été, l’un des fils de Delfino est venu du Mexique travailler dans le cadre du programme des travailleurs étrangers. Des cueilleurs payés au rendement viennent aussi prêter main-forte aux champs.

Des parents très présents

« Le monde a commencé à affluer en 2015. Mon père venait de rénover la grange abritant notre kiosque de vente », se souvient Sandra Paradis. Ses parents l’ont soutenue depuis le début. Pierre Paradis, son père, décédé en avril 2019, était menuisier de profession. Il avait aussi retapé la maison familiale et aidé au démarrage des cultures les premières années.

Marielle Plante, sa mère, s’occupe du kiosque. « Sans eux, on n’y serait pas arrivés, dit la jeune femme. C’est du bénévolat à temps plein! »

Deux des fils de Delfino, installés à Québec, viennent aider la fin de semaine. Jonathan, un troisième fils, a accompli un contrat comme travailleur étranger.

Brigitte Verdière, collaboration spéciale

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