Politique 24 octobre 2019

L’Estrie réclame un meilleur soutien du fédéral

Les 175 producteurs agricoles réunis à l’assemblée générale annuelle (AGA) de la Fédération de l’UPA-Estrie du 17 octobre, à Sherbrooke, ont voté en faveur d’une résolution pour contrer les impacts des accords commerciaux dans leur région et à la grandeur du Québec. L’une de leurs demandes adressées à Ottawa est de faire passer l’enveloppe dédiée à l’agriculture de 0,78 % à 1 %, soit de 2,5 G$ à 3,2 G$ selon le dernier budget 2019-2020. 

D’après la Fédération, le gouvernement canadien doit faire en sorte que ses accords contribuent à « une réelle ouverture des marchés sans que soient imposées d’autres entraves au commerce » et en s’assurant que les produits d’ici soient compétitifs, tant au pays qu’à l’international.

En plus de maintenir le programme de compensations destiné aux éleveurs laitiers et d’indemniser les producteurs de lait de chèvre, de brebis et de bufflonne affectés par les importations de fromages européens, l’assemblée a accepté d’ajouter la demande de la productrice Marie-Chantal Houde, propriétaire de la Fromagerie Nouvelle-France, de hausser le budget alloué à l’agriculture à 1 %, ce qui représenterait une hausse de plus de 700 M$.

« On ne considère jamais l’agriculture à sa juste valeur. On est le secteur primaire qui crée le plus d’emplois et de richesse. On est pris pour acquis », déplore le président de la Fédération, François Bourassa. Lors de son discours à l’AGA, le 2e vice-président de l’UPA, Paul Doyon, a reçu des applaudissements après avoir dit qu’il y avait « une limite à vouloir toujours importer des produits qu’on a ici ».

« Mon rêve, c’est que les consommateurs deviennent des citoyens responsables », a renchéri en entrevue M. Bourassa. Ce dernier croit notamment que les fromagers de sa région, comme Marie-Chantal Houde, n’auraient plus à craindre l’entrée des fromages européens si les consommateurs ciblaient systématiquement leurs produits sur les tablettes.

Le plan de financement accepté

Contrairement aux membres de Fédération de l’UPA de la Montérégie qui ont décidé de ne pas donner leur aval au Plan de financement prévoyant une augmentation des cotisations d’environ 2,66 % par année, les producteurs présents à l’assemblée générale annuelle de la Fédération de l’UPA-Estrie l’ont accepté en grande majorité. Paul Doyon a alloué près de dix minutes dans son discours à faire valoir l’utilité des cotisations. « Oui ça coûte cher, oui ça augmente, mais soyez assurés qu’il y a une rigueur et que les sommes sont bien utilisées », a-t-il souligné.

Autres résolutions en bref

La Fédération de l’UPA-Estrie réclame à l’Union des producteurs agricoles (UPA) d’effectuer les démarches nécessaires auprès du ministère québécois de l’Agriculture pour que les producteurs aient accès aux détails du crédit qui leur a été accordé dans le cadre du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA);

Les membres ont voté pour que la Fédération ainsi que l’ensemble des MRC fassent pression sur le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications (CRTC) et le gouvernement fédéral pour déployer l’Internet haute vitesse et accroître la couverture cellulaire sur l’ensemble du territoire;

L’assemblée demande au ministère des Transports du Québec de légaliser l’usage des panneaux « Virage à gauche dans 150 m » installés par les producteurs de façon ponctuelle et temporaire pour signaler la présence de travaux agricoles.