Alimentation 4 novembre 2019

Des conserves produites en pleine nuit

La chef montréalaise Fisun Ercan, du chic restaurant Su, s’est lancée dans l’aventure maraîchère il y a deux ans, en achetant une fermette à Saint-Blaise-sur-Richelieu, en Montérégie. Même si elle doit fermer son restaurant de cuisine turque un jour de plus par semaine pour mieux gérer sa terre et mettre à contribution certains employés, la chef ne regrette pas son choix.

Produire notamment ses propres tomates, aubergines, betteraves et radis provenant de semences ancestrales lui procure une « satisfaction irremplaçable », même si elle a dû apprendre à conjuguer avec les aléas de la météo et les insectes qui n’ont pas donné de répit à la maraîchère en herbe.

« Je ne sais pas quand ça va être rentable, mais le grand luxe qu’on a, c’est de pouvoir vendre les pots après la transformation. Aussi, on a assez de provisions de légumes pour couvrir nos huit autres mois de l’année », résume-t-elle.

Lors des journées chaudes de l’été dernier, les tomates sont sorties tout d’un coup en abondance. Mme Ercan a dû rapidement se mettre aux fourneaux pour faire des conserves jusqu’à deux heures du matin pendant plusieurs jours. « On a eu un temps superlimité. On ne pouvait pas dire aux tomates d’attendre deux ou trois semaines sur les plants! » dit-elle en riant.

Ce constat est partagé par le chef Constant Mentzas. « J’avoue que ça nous est un peu sorti par les oreilles! » évoquant aussi la pénurie de main-d’œuvre avec laquelle il a dû composer à son restaurant cet été.