Chronique CQPF 12 octobre 2019

Si les plantes fourragères pouvaient parler…

Si les plantes fourragères pouvaient parler, elles en auraient long à dire aux agriculteurs sur le « peu de soins » qu’on leur attribue, comparé aux autres cultures. Une remarque qui s’applique également aux chercheurs et aux vulgarisateurs.

Pourtant, les plantes fourragères soutiennent une industrie de 2,3 G$ et plus au Québec, soit la production laitière. Impossible de continuer ce développement si on ne s’attaque pas au problème des faibles rendements en fourrage qui, selon La Financière agricole du Québec, stagnent et même diminuent depuis quelques années.

Mère Nature n’est pas la seule responsable du succès ou de la défaite dans les fourrages.

Le problème réside dans les sols :

  • pH acide;
  • égouttement inadéquat;
  • compaction sévère;
  • nutrition minérale inappropriée;
  • présence d’envahisseurs indésirables (mauvaises herbes, insectes, maladies)

Certaines vaches « battent des records » de production. Le fourrage de qualité, bien balancé avec les moulées, en est le responsable.

Nos espèces ont évolué et le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF) fait « des pieds et des mains » pour vous transmettre rapidement les nouveautés.

Pas un mot à redire sur l’équipement de récolte et les modes de conservation qui se raffinent, mais les rendements stagnent quand même. Toutefois, sur les cinq points énumérés plus tôt, il reste un énorme travail à faire si vous voulez vous diriger vers des rendements supérieurs à 10 t/ha de fourrage. Faut-il rappeler que la moyenne provinciale n’est que de 6 t/ha présentement?

Chaulage

Chaulez vos sols jusqu’au pH tampon de 6,9 selon vos analyses. Les engrais vont performer à leur maximum et la vie microbienne sera active. Par exemple, si vous atteignez 50 % d’efficacité avec votre engrais et que celui-ci vous coûte 600 $/t, le vrai prix est de 1 200 $/t.

Ensuite, pensez à obtenir le meilleur de vos semences et engrais organiques. Comparez des champs productifs à de moins bons (année après année), vous en apprendrez.

Égouttement

L’égouttement est à surveiller en surface comme en profondeur. Toutes les cultures profitent d’un bon drainage, surtout les légumineuses.

Le bon égouttement réduit l`incidence de maladies et surtout la formation de glace en surface, ce qui cause la mortalité hivernale. De plus, la machinerie ne laissera pas ses empreintes pendant des années.

Pierre Fournier, agronome-conseil