Actualités 26 septembre 2019

Récolte de maïs : plus humide et rendements moindres

L’agronome Gilles Tremblay vient d’évaluer la teneur en eau des cultures de différentes zones et il constate un retard de 6 à 20 jours selon les régions. Ce dernier, causé par les semis tardifs, ne sera pas nécessairement catastrophique, nuance-t-il. Certaines années antérieures ont affiché des retards plus importants par endroits et la météo des prochaines semaines pourrait permettre de rattraper une partie de ce retard.

Les rendements

Avant de détailler les prévisions de dates de maturité des cultures de maïs, intéressons-nous aux rendements. Gilles Tremblay, agronome au ministère de l’Agriculture du Québec, s’attend à une récolte de maïs légèrement moins élevée que la moyenne de dernières années.

Ses observations sont corroborées par les estimations de chercheurs canadiens avec qui communique M. Tremblay. Ces derniers estiment à
9,2 t/ha les rendements moyens des producteurs québécois de maïs-grain, alors que cette moyenne était majoritairement de 10 t/ha et plus ces dernières années. En Montérégie et au Centre-du-Québec, Gilles Tremblay a observé peu de verse et peu de dommages occasionnés par les ravageurs. Les maladies fongiques n’ont pas incommodé les cultures de maïs observées, ce qui semblait de bon augure pour la qualité des grains.

Dates de maturité

L’évaluation de la maturité du maïs effectuée par M. Tremblay a été répartie sur trois grandes régions. La première, celle qui regroupe essentiellement les fermes de la Montérégie, faisait état d’une teneur en eau de 55 % pour le maïs échantillonné lors de la première semaine de septembre, comparativement à 57 % à pareille date en 2017. M. Tremblay utilise l’année de référence 2017 qui lui apparaît plus représentative que 2018. L’agronome prévoit que le maïs atteindra sa maturité, c’est-à-dire une teneur en eau de 35 %, le 30 septembre. Fait intéressant, il explique que des champs semés le 9 mai et le 22 mai près de Saint-Hyacinthe présentaient un écart de seulement cinq à six jours lors de l’apparition des croix. « Il y a eu un rattrapage au début août en ce qui concerne la maturité. Par contre, en ce qui a trait aux rendements, les champs semés plus tard demeureront moins productifs », prévoit-il.

La deuxième zone, près de Drummondville au Centre-du-Québec et près de Saint-Alexis dans Lanaudière, affichait une teneur en eau de 65 % lors de la première semaine de septembre. À pareille date en 2017, le maïs analysé en comptait 58 %. Gilles Tremblay prévoit que la teneur en eau atteindra 35 % pour la moyenne des hybrides le 8 octobre à Saint-Alexis.

La teneur en eau dans la troisième et dernière zone échantillonnée, soit à Princeville au Centre-du-Québec, atteignait 72 % lors de la première semaine de septembre. « Le maïs était encore d’un beau vert quand je suis passé à Princeville. Mais il faut dire que les champs observés ont été semés entre le 23 et le 28 mai », mentionne l’agronome. Le 10 octobre, ce pourcentage devrait diminuer à 35 %. 

Comment prévoir la date de récolte?

Gilles Tremblay affirme que le maïs perd de 0,8 % à 0,9 % de teneur en eau par jour, en moyenne, lors de sa période de maturation en septembre. Quand les grains atteignent un taux de 35 %, ils perdent ensuite en moyenne 0,7 % d’humidité par jour. Si le producteur souhaite que ses grains en contiennent environ 21 %, il devra attendre de 20 à 25 jours supplémentaires avant de procéder à sa récolte. Les journées chaudes et venteuses accélèrent l’assèchement. Évidemment, lors des jours pluvieux, la progression du séchage demeure au beau fixe.