Actualités 16 août 2019

Du quinoa cultivé au Bas-Saint-Laurent

Il est bel et bien possible de produire du quinoa chez nous. Des essais menés depuis six ans au Bas-Saint-Laurent par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) en collaboration avec le Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ) et d’autres partenaires le confirment.

« Le potentiel et les opportunités sont là,  note Ayitre Akpakouma, conseiller régional en grandes cultures pour le MAPAQ, mais il reste encore plusieurs défis à relever. » Les principaux défis se dressant sur le chemin de la production commerciale sont l’amélioration du contrôle des mauvaises herbes, la limitation de la présence des insectes ravageurs, notamment le Scorbipalpa artriplicella, qui s’attaque à la plante quand elle arrive à maturité, et la gestion post-récolte incluant le nettoyage de la saponine, une substance se trouvant sur la pellicule externe et qui donne un goût amer au quinoa.

Des débuts difficiles

Les premiers essais pour la production de quinoa menés en 2013, au Bas-Saint-Laurent, notamment à la Ferme Les Hauts Vents de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup, visaient à vérifiwer si l’on pouvait faire pousser du quinoa et le rendre à maturité. Seule la variété Oro de Valle a alors donné des grains. Les essais effectués subséquemment à Causapscal, à Saint-Hubert et à La Pocatière ont confirmé la viabilité de cette variété, même si le rendement a été affecté par les maladies et les insectes.

Les plus récents essais réalisés en 2016 en régie agronomique optimale par divers partenaires démontrent finalement que la culture de cette plante est économiquement rentable (plus de 1 000 kg/ha à Causapscal). 

Un réseau provincial

Ayitre Akpakouma, conseiller régional en grandes cultures pour le ministère de l’Agriculture au Bas-Saint-Laurent, a mis en place en 2016, en collaboration avec ses collègues des autres régions, un réseau provincial d’essais du quinoa. Aucune récolte n’a eu lieu en 2016 en raison des fleurs sans grains, de la gestion des mauvaises herbes, de la fonte de semis, etc. Par contre, 2017 aura été une bonne saison pour l’ensemble des endroits cultivés, surtout pour le site de La Malbaie, précise-t-il. « En 2018, en plus du site de Charlevoix, nous avons récolté des grains au Centre-du-Québec et en Chaudière-Appalaches, mais les rendements ont été très faibles. Il n’y a pas eu de récolte sur les autres sites », explique le conseiller régional. Un rapport sur l’ensemble du réseau est en préparation.