Actualités 19 août 2019

Un manuel de l’employé qui porte fruit

SAINT-PATRICE-DE-SHERRINGTON — Avec l’aide de 27 travailleurs mexicains et guatémaltèques, Jean-Marie et Madeleine Zumstein, propriétaires de l’entreprise maraîchère La Production Barry, cultivent 31 hectares d’oignons verts et 16 hectares de coriandre.

Ces producteurs maraîchers ont compris que les travailleurs étrangers peuvent être dépaysés et stressés. Ils vivent souvent des changements drastiques de valeurs auxquels ils doivent s’adapter loin de leur famille pendant de nombreux mois. Les Zumstein ont donc mis en place une gestion stratégique des ressources humaines qui valorise l’équité et les petits gestes de considération à l’endroit de leurs employés.

« Le simple fait de dire un bonjour sincère à chacun le matin, de reconnaître les bons coups, de toujours trouver du positif quand on doit corriger une erreur, tout cela fait que, petit à petit, se crée le sentiment de travailler dans une grande famille », explique Madeleine.

Jean-Marie, son frère, abonde dans même sens. Selon lui, le fait de créer une atmosphère positive rend même les employés plus à l’aise de faire des suggestions qui améliorent très souvent les méthodes de travail. « On y gagne tous », précise-t-il.

Respect réciproque

Les Zumstein ne basent pas uniquement leur gestion des ressources humaines sur la communication bienveillante. Au contraire, ils procurent un cadre précis et des directives claires à leurs travailleurs. Avec l’aide du Centre d’emploi agricole de la Montérégie, ils ont élaboré un manuel de l’employé qui facilite leur tâche de gestionnaires.

Cet outil est particulièrement utile au moment de former ceux qu’ils engagent au début de chaque saison de production. Le document que Madeleine a traduit en espagnol est distribué aux équipes. On y retrouve les politiques de sécurité de l’entreprise, les descriptions de tâches, les comportements attendus de chacun, les règlements dans les maisons des travailleurs, les évaluations, etc.

Madeleine et Jean-Marie ne doutent plus du bien-fondé de leur approche. Ils croient que le bonheur des travailleurs se traduit toujours par une meilleure productivité. Ils en ont eu la preuve lors du décès de leur père, il y a deux ans, fin septembre, en pleine période de production. C’était le drame total, se souviennent-ils.

« Très tristes, mon frère et moi sommes allés à l’entrepôt ce matin-là et nous avons tout arrêté. Nous avons réuni les travailleurs, mais ils nous ont dit de ne pas nous inquiéter, qu’ils s’occuperaient de tout. Et ils ont réussi; tout était parfait, même les travaux qu’ils nous avaient seulement vus accomplir. On a vraiment eu le sentiment d’être une grande famille », raconte Madeleine, encore émue.