Actualités 8 juillet 2019

Un géant des fraises bio en devenir

L’an dernier, c’était 3 ha. Cette année, ce sera 6. Et si tout va comme prévu, Jean-Julien Plante cultivera des fraises certifiées biologiques sur plus de 20 ha en 2021, ce qui fera de lui l’un des plus grands producteurs de fraises bio au Québec.

Mais d’ici à ce que ses fraises envahissent littéralement les étals du Québec, l’agriculteur de l’île d’Orléans travaillera avant tout à développer sa marque, OhBio, ainsi que son réseau d’affaires. C’est que passer du conventionnel au bio amène son lot de défis, et pas seulement dans les champs. « Avec le bio, c’est comme si je me mettais à la production de navets, explique-t-il. Il faut repartir à neuf avec une clientèle complètement différente. »

M. Plante en a fait l’expérience l’année dernière en approchant différents grossistes spécialisés afin d’y écouler sa première production de fraises biologiques. « Ça n’a pas été facile, raconte-t-il. Certains voulaient d’abord acheter toute la production, puis ont reculé. Mais lorsque les clients ont finalement vu le produit, les engagements se sont enchaînés. »

Fort de ce premier succès, l’agriculteur a doublé sa superficie de culture cette année. Il commercialisera sa prochaine récolte tout au long de l’été dans les supermarchés Avril, les épiceries Rachelle Béry, les Fermes Lufa en plus d’une poignée d’IGA.

Une conversion rapide

La Ferme Jean-Pierre Plante, du nom de son père, a entamé sa conversion vers les fraises biologiques en 2014 après s’être adonné à une série d’expériences. « J’ai progressivement reporté des traitements d’insecticides pour me rendre compte que les fruits restaient beaux », raconte le propriétaire Jean-Julien Plante. Le déclic s’est fait après avoir appliqué une couverture non perforée sur ses fraisiers. « Avec ça, les insectes n’ont pas accès aux plants, explique le producteur. C’est là que j’ai vu que je pourrais faire des fraises bio facilement. »

Pour fournir ses clients en fraises biologiques jusqu’à l’automne, M. Plante réserve le quart de ses superficies à la culture de fraises à jours neutres, une variété dont la production s’échelonne sur 10 à 12 semaines au cours de l’été. « Mon défi est vraiment là, confie-t-il. Les insectes disposent de plusieurs semaines pour s’installer sur ces plants contrairement aux autres. L’an passé, sur 0,2 ha, je suis arrivé kif-kif. »

Cette année, il déploiera pour 22 000 $ de filets sur ses parcelles consacrées aux fraises à jours neutres. « Comme c’est un nouveau produit, on ne peut pas savoir avec assurance sur combien d’années on pourra amortir cet investissement, admet-il, mais je pense que je viens de trouver la bonne twist pour cultiver ces fraises-là. »