Actualités 19 juillet 2019

Les pièces d’usure, ça use, ça use

On appelle pièces d’usure des morceaux dont le remplacement est prévu, comme les couteaux de presse ou de faucheuses, les courroies, les bearings, les chaînes et j’en passe. Vous savez pourquoi on utilise le terme pièces d’usure? Parce qu’une pièce d’usure, ça s’use… Ce n’est pas bon ad vitam aeternam!

De façon générale, les agriculteurs attendent trop longtemps avant de changer ce type de pièces. Ils pensent économiser, mais en fait, ils ne font que retarder l’inévitable et risquent de causer d’autres bris, en plus d’altérer la performance de la machine et la ­qualité de leur fourrage.

Audrey Lambert, collaboration spéciale
Audrey Lambert, collaboration spéciale

Prenons l’exemple des couteaux de faucheuses. Au lieu de les changer, certains agriculteurs les aiguisent tellement qu’ils deviennent aussi pointus qu’un couteau à steak. C’est exactement le genre de choses à ne pas faire. Aiguiser ses couteaux, ça peut aller une fois ou deux, mais c’est toujours mieux de les changer, d’autant plus que ce n’est pas si coûteux et qu’on ne risque pas ensuite de briser la table de coupe au complet.

Quand vous aiguisez vos couteaux ou décidez de ne pas les remplacer, vous risquez d’engendrer d’autres bris, car des pièces usées amènent une mauvaise répartition des masses, et peuvent aussi affecter notamment les roulements dans la machine. C’est la même chose avec les couteaux d’une presse à balles rondes roto-cut. Vous pouvez les aiguiser, mais attention, il faut faire très attention à les placer du côté plat, et veiller à ce qu’ils ne chauffent pas (deviennent bleus). Sinon vous risquez de détremper l’acier et d’en accélérer l’usure. À force d’user les couteaux, on accélère aussi l’usure du rotor, qui lui, est utile pour serrer le foin avec les couteaux.

Quelques exemples de couteaux de faucheuse, complètement finis.

Bolts, bearings et courroies

Autres pièces d’usure non négligeables : les boulons (bolts) de couteaux de faucheuses. En règle générale, on devrait les changer après les avoir vissés et dévissés cinq fois. Pas plus. Les filets peuvent s’étirer et ne plus supporter les couteaux adéquatement.

Toutes les pièces qui roulent doivent aussi être vérifiées, comme les bearings. La durée de vie de ceux-ci n’est pas éternelle. On peut vérifier s’ils sont encore bons en laissant tourner sa machine puis, une fois le moteur arrêté, en regardant si les bearings deviennent chauds. C’est un indicateur qu’ils pourraient lâcher, causer un bris majeur ou même un incendie. Idem pour les chaînes. C’est bien beau de les graisser, mais à un certain moment, il faut les changer.

Arrêtez de souder!

J’insiste ici sur un point très important. Arrêtez de souder! Ce n’est pas parce qu’on est capable de souder qu’il faut nécessairement le faire. La soudure, ce n’est pas toujours une option. J’ai vu passer au garage des agriculteurs qui soudent absolument tout! À un certain moment, si tu as tant besoin de faire autant de soudure pour réparer ta machine, c’est peut-être parce qu’il y a un autre problème quelque part.

Un exemple? Un support quelconque est en train de craquer. Hop! Une soudure. Il va recraquer et on va ressouder, puis ça va recraquer, on va ressouder et ainsi de suite. Ça, c’est non! Il y a une raison pour laquelle ça craque.
Est-ce un mauvais enlignement? Est-ce un bearing fini? Est-ce à cause d’une vibration occasionnée par une autre pièce usée? Des fois, les agriculteurs choisissent la méthode la plus simple en soudant, au lieu de trouver le réel problème.

Faites affaire avec un professionnel

Vous connaissez l’adage : si vous pensez qu’un professionnel vous coûte cher, imaginez ce que peut vous coûter un incompétent! C’est le réflexe que les agriculteurs doivent développer. Faites affaire avec des professionnels et adressez-­vous à quelqu’un qui s’y connaît.

Appelez au service de votre concessionnaire. Ils sont là pour ça! De grâce, évitez l’Internet où chacun donne sa propre solution. Ce n’est pas parce que ça a fonctionné pour quelqu’un que ça va fonctionner pour vous. Il y a beaucoup trop de facteurs qui peuvent entrer en ligne de compte. Allez chercher la bonne information, auprès de la bonne personne. Pas le voisin qui connaît quelqu’un dont le beau-frère a fait ceci ou cela.

Quand un bris survient, téléphonez au service de votre concessionnaire, quitte à ce qu’un mécanicien vienne voir sur place. Vous allez vous éviter beaucoup de tracas, et bien d’autres bris!

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Audrey Lambert, collaboration spéciale, propos recueillis par Guillaume Cloutier