Économie 13 juin 2019

L’agroalimentaire, une locomotive pour le Québec

Au cours de la dernière décennie, la production et la transformation agroalimentaires ont été plus vigoureuses que ce qui se fait dans l’ensemble des industries de la province, révèle la plus récente mise à jour de l’étude sur les retombées économiques de l’agroalimentaire québécois de la firme ÉcoRessources, mandatée par l’Union des producteurs agricoles (UPA).

De 2007 à 2017, l’industrie agroalimentaire s’est avérée plus dynamique que l’ensemble de l’économie de la province tant en ce qui concerne les emplois (écart de 13 %) que le PIB (écart de 24 %). Dans cet intervalle, les exportations agroalimentaires ont connu une croissance très forte, étant 4,5 fois plus importantes que celles de tout le Québec, souligne le chercheur Renaud Sanscartier, d’ÉcoRessources.

En 2017, plus de 5 % du PIB et des emplois au Québec dépendaient des 29 000 entreprises agricoles et des 2 400 établissements de transformation, note aussi l’économiste.

Soutien à la baisse

À l’inverse, le soutien agricole au Québec a suivi une tendance à la baisse durant la dernière décennie. Il est ainsi passé de 27,2 % du revenu agricole en 2007 à 14,7 % en 2017, soit une diminution de près de la moitié (45 %). ÉcoRessources se base sur l’indicateur de soutien à l’agriculture mis au point par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

En décortiquant le soutien dans ses différentes composantes, ÉcoRessources constate que l’aide directe des gouvernements aux producteurs québécois a diminué de façon importante depuis 10 ans. 

En 2017, l’aide gouvernementale représentait environ le tiers de tout le soutien agricole. « Le Québec se démarque et sollicite beaucoup moins les fonds publics que d’autres régions », indique M. Sanscartier. Aux États-Unis, plus de 70 % du soutien provient de subventions. Les récentes intentions de Washington de verser plus de 30 G$ à ses producteurs pourraient creuser cet écart.

Le soutien agricole au Québec est également inférieur à celui observé dans l’Union européenne et l’OCDE. Certains pays au climat similaire à celui du Québec tels que la Norvège, la Suisse et l’Islande affichent un soutien agricole de plus de 50 %.

Même si l’importance relative du soutien agricole a diminué dans le temps, un niveau adéquat demeure toujours nécessaire dans la mesure où l’incertitude est une constante en agriculture, conclut l’étude.