Actualités 11 juin 2019

L’importance des entretiens préventifs

Il n’est pas rare de voir les agriculteurs négliger leur flotte de machinerie et arriver à la course au garage pour des réparations d’urgence coûteuses. Pourtant, de simples entretiens préventifs effectués au début et à la fin de la saison pourraient permettre aux agriculteurs d’économiser des milliers de dollars en réparations.

Audrey Lambert, collaboration spéciale
Audrey Lambert, collaboration spéciale

Le mot le dit. Préventif, c’est pour prévenir des bris éventuels et vérifier l’usure prématurée d’une machine. Effectuer des entretiens permet donc de détecter les petits problèmes pour les régler avant la saison et ainsi éviter d’être obligé d’arrêter les opérations et de subir des pertes de temps et surtout d’argent.

Quoi vérifier?

En premier lieu, faites tourner votre machine, que ce soit un tracteur ou une presse à foin par exemple, et soyez attentif aux bruits qu’elle produit.

Vérifiez les courroies. Sont-elles craquelées ou usées? Commencent-elles à s’effilocher? Vérifiez aussi vos huiles et vos filtres. À combien d’heures sont-ils rendus? L’idée, c’est de savoir s’il faut changer l’huile avant la saison. Vérifier l’huile permet notamment de découvrir si elle est contaminée ou si on a des fuites ou d’autres types de coulage. C’est beaucoup moins coûteux de changer un seal que de changer des pièces. Et rajoutez de l’huile!

Pour les machines à foin, vérifiez aussi les boîtes d’engrenage (gearboxes). Souvent, les agriculteurs changent l’huile de la table de coupe chaque année, mais ne touchent pas à l’huile de la boîte d’engrenage. Pourtant, le gearbox tourne aussi vite que la table. On serait donc censé y accorder autant d’attention. Combien de fois ai-je vu des gears qui n’avaient même plus de dents tellement elles étaient usées.

Une gear qui a fait plus que son temps.
Une gear qui a fait plus que son temps.

J’insiste aussi sur ce point très important : n’attendez pas avant de faire vos réparations et n’attendez surtout pas à la saison suivante. C’est la pire chose! Je vois beaucoup d’agriculteurs qui ont eu un bris à l’automne et qui décident de laisser ça comme ça parce que la saison est finie. Puis, quand vient le printemps et la première coupe de foin, ils téléphonent au garage parce que la machine est brisée. Vite, il faut réparer. Ça presse! Soyez prévoyant et faites-le pendant la saison morte, avant de remiser pour l’hiver.

Le conseil de l’experte

Si j’ai un conseil à donner à tous les agriculteurs, c’est celui-ci : faites-vous une grille d’entretien et tenez un registre pour vos entretiens de véhicules ou de machinerie. D’ailleurs, il y a une grille d’entretien dans tous les manuels de l’opérateur de chaque machine en votre possession. Au garage, je vois des agriculteurs qui arrivent avec un cahier Canada dans lequel ils ont inscrit la date du dernier changement d’huile, du dernier entretien ou de la dernière réparation. C’est une excellente initiative et ça permet aussi d’éviter les oublis.

Les erreurs les plus fréquentes

En près de 14 ans d’expérience, j’ai noté trois erreurs que l’on voit beaucoup trop souvent. La première est le manque de graisse. Il est primordial de lubrifier les différentes composantes d’une machine qui en a besoin. La graisse réduit le frottement d’une pièce par rapport à une autre et contribue grandement au meilleur fonctionnement de la machine en plus de prolonger sa durée de vie. Par exemple, les ponts avant de tracteurs 4 x 4, le pivot central et les pivots latéraux, trop souvent oubliés, engendrent des réparations trop fréquentes et surtout coûteuses.

En deuxième position, j’ai noté les changements d’huile, qui ne sont pas assez fréquents. L’huile permet de nettoyer, de lubrifier, de freiner la corrosion et bien plus encore. D’ailleurs, vérifier l’huile permet de prévenir les fuites et de constater si elle est contaminée, ce qui, dans bien des cas, peut entraîner des dommages collatéraux.

Le troisième point est tout aussi important que les deux premiers. Évitez l’usure extrême des pièces. N’attendez pas à la dernière minute pour changer une pièce en pensant économiser plutôt que d’en acheter une nouvelle. Un morceau brisé fonctionne mal et finit par en briser d’autres. Résultat : on se ramasse avec beaucoup de trucs à changer et ça coûte beaucoup plus cher que prévu. Un exemple? Les couteaux de presse. Certains agriculteurs vont les user jusqu’à l’os au point où le couteau ne fait plus son travail et va contribuer à accélérer l’usure d’autres pièces, ce qui, encore une fois, augmente les dépenses en réparations.

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Audrey Lambert, collaboration spéciale.
Propos recueillis par Guillaume Cloutier.