Actualités 26 juin 2019

Camions et remorques : choisir le neuf ou l’usagé?

Camions et remorques neufs ou usagés? Chez les producteurs, les opinions divergent. La quantité et la longueur des voyages pèsent lourd dans la balance.

« On achète tous nos camions neufs, explique d’emblée la directrice générale adjointe de la Ferme Olofée, Virginie Lepage. On les garde cinq ans et on les monte à un million de kilomètres, alors ça ne serait pas avantageux pour nous d’acheter usagé. »

Elle souligne cependant que son entreprise opte souvent pour l’achat de remorques d’occasion. L’entreprise en possède d’ailleurs une qui date de 1992. « On ne jette pas nos choux gras quand il s’agit de remorques, note Mme Lepage. On les garde le plus longtemps possible, parce qu’au fond, ce n’est rien de plus qu’une boîte, des bearings et des roues. »

De son côté, le copropriétaire de la Ferme J.N. Beauchemin et Fils, Ghislain Beauchemin, mise exclusivement sur l’équipement usagé. « On achète des remorques qui ont de deux à cinq ans, mentionne-t-il. Ça nous permet ­d’amortir le coût beaucoup plus rapidement. »

Le producteur de grains de Saint-Ours ajoute toutefois que les camions et les remorques de son entreprise n’effectuent pas beaucoup de kilométrage. « Une machine bien entretenue peut durer vraiment longtemps », indique-t-il.

De bons côtés des deux bords

Pour le représentant commercial de Remorques Labelle, Denis Marcoux, il y a de bonnes affaires à faire tant sur le marché de l’usagé que sur celui de l’équipement neuf.

« Quelqu’un qui commence dans le transport va opter pour une remorque d’occasion, c’est certain, croit-il. Pour une remorque usagée, dépendamment de l’âge, on peut payer jusqu’à 50 % moins cher. »

Pour s’assurer que la remorque qu’on lorgne est en bon état, Denis Marcoux suggère de vérifier l’état de la boîte. « A-t-elle été bien entretenue? Est-elle sale? Ça donne de bons indices sur sa condition », affirme-t-il.

Les freins, les pneus, le dessous de la boîte et les traverses doivent également être inspectés attentivement, selon M. Marcoux. « Une remorque dont les soudures sont craquées a nécessairement été brassée, relève-t-il à titre d’exemple. Ce n’est pas un équipement qui est complexe, mais il coûte cher à réparer. »

Si choisir une remorque usagée peut s’avérer une excellente décision, acheter neuf comporte aussi plusieurs avantages. « La technologie de construction a extrêmement évolué, souligne le représentant commercial Denis Marcoux. Les nouveaux modèles sont beaucoup plus légers et aérodynamiques. » 

Alors que les châssis étaient auparavant composés de pièces soudées, ils sont maintenant fabriqués avec des extrusions en aluminium sans aucune soudure. « Ça évite les craquements, la déformation et les fissures, précise Denis Marcoux. Les matériaux utilisés sont plus légers, mais plus forts. » Ces améliorations technologiques ont contribué à augmenter considérablement la valeur de revente des nouvelles remorques. Un autre point à prendre à considération au moment de l’achat, selon M. Marcoux.

« Comme c’est un investissement important et sur le long terme, c’est important de prendre le temps d’analyser ses besoins », conclut Ghislain Beauchemin, qui magasine souvent pendant un an avant de se procurer une nouvelle machine. 

Des règles de circulation à ne pas oublier!

Sur les routes du Québec, aucune restriction de circulation ne s’applique aux véhicules ou aux machines agricoles d’une largeur de moins de 2,6 m.

Lorsque la largeur dépasse cette mesure, une gradation de règles s’applique aux opérateurs de machineries agricoles. La Société de l’assurance automobile du Québec parle par exemple de l’obligation de posséder des feux jaunes clignotants, de l’ajout de matériaux rétrofléchissants et même, dans certains cas, de l’exigence de rouler avec deux escortes.

Les amendes pour les contrevenants aux règlements peuvent s’élever jusqu’à 720 $. Informez-vous adéquatement avant prendre la route.

Étienne Dupuis, collaboration spéciale