Actualités 23 juin 2019

Transporter son grain : un service à s’offrir?

Faire son propre transport de grain est très onéreux. À moins de disposer d’immenses superficies en culture ou d’installations de transformation, le jeu n’en vaut pas toujours la chandelle.

« C’est zéro rentable de faire son transport, lance en riant la directrice générale adjointe et copropriétaire de la Ferme Olofée, Virginie Lepage. Nous, c’est un service qu’on s’offre. »

L’entreprise qu’elle dirige cultive un peu plus de 1 000 hectares (ha) de blé, d’orge, de canola, de soya et de chanvre biologiques. Elle possède une usine qui transforme 18 000 tonnes d’avoine et transporte 40 000 tonnes de grain chaque année.

« Si ce n’était pas de notre usine, nous n’aurions même pas notre service de transport », souligne Mme Lepage. Selon elle, une ferme comme Olofée, qui cultive 1 000 ha, n’a besoin que d’une dizaine de voyages maximum par année. « Tu ne te dotes pas d’une flotte de camions et de remorques pour ça. »

Étant donné le coût du transport en vrac, la Ferme Olofée a décidé de s’en occuper elle-même plutôt que de se tourner vers un forfaitaire. « Transporter notre avoine nous reviendrait à 10 ou 12 $ la tonne, alors que j’arrive à le faire à 5 $ avec mes camions », indique Virginie Lepage.

Contrôler la qualité et l’horaire de livraison

Avec ses quatre camions et cinq remorques, la Ferme Olofée est en plein contrôle de ses opérations. « On dépend énormément des livraisons pour notre production à l’usine, note Virginie Lepage. En ayant nos camions et nos chauffeurs, on connaît les horaires d’expédition et c’est beaucoup plus simple de planifier la production. »

La copropriétaire de la ferme de Saint-Félicien soutient aussi qu’il est plus facile de contrôler la qualité de la livraison en faisant son propre transport. « Quand on fait affaire avec des courtiers, ça finit une fois sur quatre par une réclamation parce qu’on n’est pas satisfaits du travail », soutient-elle.

Bien qu’il existe de nombreux avantages à disposer de son propre service de transport, le coût de l’équipement peut représenter un frein pour certains producteurs, selon Virginie Lepage. « On est en train de magasiner pour un nouveau camion et c’est rendu cher; ça n’a pas de bon sens! » conclut-elle. 

Étienne Dupuis, collaboration spéciale.