Autant d’épreuves à surmonter que de paris remportés

SAINT-UBALDE — Le choix de carrière de Stéphan Dolbec était clair : il n’a jamais songé à faire autre chose que de cultiver des pommes de terre. Dès son jeune âge, le producteur accompagnait son père partout à la ferme. Il ne s’attendait toutefois pas à le perdre aussi tôt.

Il y a plusieurs décennies, dans Portneuf, Adrien Dolbec, le grand-père de Stéphan, exploitait déjà les fameux tubercules. « C’est au moment où mes parents, Herman et Francine, lui ont acheté un cheval, une charrue et 25 acres de terre que l’entreprise a vu le jour, en 1967. Celle-ci a grandi, forte de leurs idées novatrices et de leur goût de relever des défis », résume l’actuel propriétaire de Patates Dolbec.

Jérémy, Zachary et Thierry s’impliquent dans l’entreprise, chacun à sa façon.
Jérémy, Zachary et Thierry s’impliquent dans l’entreprise, chacun à sa façon.

L’histoire du plus gros producteur de pommes de terre de l’est du Canada a été marquée par une formidable croissance, mais aussi par quelques épreuves majeures.

La perte d’un père

En 1994, Herman est mort subitement dans un accident de voiture à deux kilomètres de l’usine. Stéphan n’avait que 22 ans. Son chagrin était immense et le départ de son père l’a laissé devant bien des obstacles à surmonter.

« Heureusement, j’ai pu bénéficier du soutien de beaucoup de gens à la suite de cette tragédie », confie-t-il. La contribution du comptable Denis Perreault, qui œuvre encore aujourd’hui au sein de l’entreprise, a été particulièrement marquante. « Il est devenu comme un deuxième père pour moi et quand j’avais des inquiétudes ou des questions, il était là pour m’aider dans mes décisions », raconte le dirigeant, visiblement ému.

Entrepreneurs dans l’âme

Aujourd’hui, la conjointe de Stéphan, Josée Petitclerc, de même que les trois fils du couple – Zachary (18 ans), Thierry (16 ans) et Jérémy (13 ans) – prennent part à l’aventure. Josée est directrice du marketing et de l’amélioration continue en plus d’être copropriétaire de Patates Dolbec. Elle a déjà travaillé chez un autre employeur, mais indique avoir choisi de « plonger » quand les enfants sont nés. « C’était un peu ridicule que je mette des efforts ailleurs, explique-t-elle. En fait, je suis avec Stéphan depuis que j’ai 14 ans. Les périodes difficiles, nous les avons traversées ensemble. »

Comme Stéphan, la gestionnaire a grandi dans un milieu d’entrepreneurs puisque ses parents étaient aussi dans les affaires. Elle affirme que cette expérience l’a suivie et qu’elle voudrait que ses garçons puissent à leur tour goûter à l’entrepreneuriat. 

Des intérêts complémentaires

Les intérêts des trois garçons, qui prendront éventuellement la relève de l’exploitation, sont étonnamment complémentaires. Zachary suit une formation au cégep en gestion des affaires et souhaite un jour démarrer une entreprise connexe à Patates Dolbec. Thierry, qui manœuvre à l’occasion des machines et conduit des tracteurs, prévoit étudier en mécanique. Jérémy, pour sa part, possède son jardin, prépare ses boutures, participe aux semences et s’intéresse à la cuisine. « Mais ce que nous leur répétons, c’est qu’ils doivent faire ce qu’ils aiment et ne pas hésiter à aller chercher de l’expérience ailleurs », insiste leur mère, Josée Petitclerc.

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