Actualités 11 mai 2019

Un changement de graminée fourragère payant

Les régions agricoles du Québec sont sensibles au réchauffement climatique, phénomène aussi associé à des variations de quantité de précipitations. La fléole des prés, graminée favorite des producteurs laitiers québécois, pourrait en être affectée négativement puisqu’elle ne résiste pas bien aux conditions sèches et chaudes de l’été.

La modélisation a été utilisée pour évaluer des solutions de rechange à la fléole des prés dans un projet. Le but : comprendre l’impact du choix de graminée dans les associations binaires à base de luzerne sur la profitabilité des fermes. Le bénéfice net obtenu à la suite de ces modélisations diffère selon la région étudiée et les variétés testées, telles que la fléole des prés, la fétuque élevée, la fétuque des prés et le brome des prés.

Climat chaud ou froid

Pour une ferme typique d’une région au climat frais, c’est l’association luzerne-fétuque élevée qui semblerait offrir le meilleur bénéfice net, soit 1 695 $ de plus par année qu’un mélange luzerne-fléole des prés. Ce résultat s’explique par le fait que le rendement supérieur de cette association optimise l’utilisation des fourrages au détriment des concentrés dans les rations, ce qui entraîne une diminution des coûts pour l’achat des aliments.

Or, dans une exploitation typique située dans une région chaude, le bénéfice net varie peu lorsque les associations fourragères sont changées, ce qui indique que toutes les espèces à l’étude semblent adaptées à ce type de climat.

Sous les conditions climatiques actuelles, on peut donc conclure que les trois graminées fourragères étudiées sont une solution de remplacement prometteuse à la fléole des prés en mélange avec la luzerne, et ce, même si la fétuque élevée présente un avantage dans certaines régions.

Ces nouvelles connaissances sur la performance de plusieurs graminées fourragères lorsqu’elles sont mélangées avec la luzerne permettront de faire des choix plus éclairés. D’ailleurs, l’extrapolation de ces résultats basée sur les conditions futures, par le biais de la modélisation, devrait mieux outiller les fermes pour faire face aux changements climatiques.

Jean-Philippe Laroche, agr., étudiant à la maîtrise au Département des sciences animales de l’Université Laval