Actualités 6 mai 2019

Le « wrapping » contrôlé pour gagner en efficacité

Fini les petites balles de foin sec de forme rectangulaire! Bienvenue aux grosses bottes rondes ou carrées emballées que l’on rencontre autour des fermes laitières.

Pour conditionner ce fourrage, il existe des engins capables de recouvrir de plastique blanc en un rien de temps ces énormes « guimauves » pouvant mesurer jusqu’à 6 pi de diamètre. Que vous soyez un petit producteur laitier ou que vous teniez les commandes d’une exploitation agricole d’envergure, vous trouverez un équipement de fenaison convenant à vos besoins.

Lorsqu’elles sont emballées rapidement,  les balles d’ensilage contiennent un fourrage de meilleure qualité et présentent un risque moindre de moisissures.
Lorsqu’elles sont emballées rapidement, les balles d’ensilage contiennent un fourrage de meilleure qualité et présentent un risque moindre de moisissures.

Des « tourne-balles »

Ces outils sont munis d’une table tournante, une plateforme pouvant supporter un poids maximal de 2 500 lb (ou 1 200 kg) qui fait pivoter la balle sur elle-même alors qu’un rouleau de film plastique l’emballe en entier.

« Ces machines requièrent normalement la puissance du débit hydraulique du tracteur [environ 8-10 gal/min minimum] ou elles sont autonomes avec une unité hydraulique actionnée par un moteur au gaz », explique Hugues Perreault, spécialiste des produits à la division Machinerie d’Avantis Coopérative.

Les enrobeuses ont été fabriquées pour presser le foin humide, ce qui permet de raccourcir le temps de récolte d’au moins un à deux jours par rapport au foin sec à l’air libre.

« Cette particularité amène une saine fermentation pour augmenter la valeur nutritive du foin et ainsi gagner de la productivité pour les animaux, poursuit M. Perreault.
On obtient ainsi un bel ensilage de foin sans moisissures. On peut conserver le foin plus longtemps, jusqu’à un an et demi à deux ans selon les ­conditions de pressage et d’enrobage. »

Un peu comme les automobiles sur le marché, les enrobeuses se présentent sous différents modèles, marques ou dimensions. Les plus populaires sont les monoballes et les enrubanneuses en boudins.

Que vous soyez un petit producteur laitier ou que vous teniez les commandes d’une exploitation agricole d’envergure, vous trouverez un équipement de fenaison convenant à vos besoins.
Que vous soyez un petit producteur laitier ou que vous teniez les commandes d’une exploitation agricole d’envergure, vous trouverez un équipement de fenaison convenant à vos besoins.

Enrobeuse standard : automatique ou manuelle

Vous désirez simplement enrober la balle de foin; plusieurs systèmes feront l’affaire.

Ceux-ci peuvent être autonomes avec un moteur à gaz ou fonctionner avec les sorties d’huile du tracteur.

Les enrobeuses standard occupent une part importante du marché des enrubanneuses à foin au Québec. On attelle cet équipement à l’avant ou à l’arrière d’un tracteur ou encore à une station indépendante. Son rendement varie entre 30 et 75 balles à l’heure.

Selon Patrice Desrochers, président du Groupe Anderson, les enrobeuses individuelles, une famille de produits d’entrée de gamme, exigent « plus de supervision et d’opérations manuelles de l’agriculteur qu’une machine complètement automatisée où il suffit de déposer la balle et de peser sur le bouton “en marche” de la télécommande pour que ça s’enrobe tout seul ».

Dans ces cas, on n’a qu’à programmer le nombre de couches de pellicule et un travailleur peut contrôler totalement le site à partir d’un tracteur chargeur. Un système de déchargement hydraulique dépose les balles rondes délicatement au sol.

L’opérateur programme le nombre de couches de film à partir du tracteur et peut ainsi gérer l’ensemble du chantier de fenaison. Un mécanisme permet de couper et de retenir le film en fin de cycle; la bobine doit être disposée de manière à ce que la face collante soit appliquée du côté du fourrage.

De plus, un compteur électronique calcule le nombre de balles scellées. Certains modèles sont équipés d’un deuxième « tensionneur » (tendeur de pellicule), qui augmente la vitesse d’enrobage de 40 %. Selon le niveau d’automatisation recherché, le prix varie entre 8 000 $ et 30 000 $.

« Avec cette méthode, on garde un meilleur contrôle sur la qualité du fourrage et on peut choisir le lot de foin, estime Hugues Perreault. De plus, le plastique peut se briser seulement une balle à la fois. La méthode demande un site d’entreposage plus restreint et les balles peuvent être empilées. »

En général, les enrobeuses requièrent peu d’entretien étant donné qu’elles ne sont utilisées que sur une courte période.
En général, les enrobeuses requièrent peu d’entretien étant donné qu’elles ne sont utilisées que sur une courte période.

Enrobeuse en ligne : pour des boudins énormes

Les enrobeuses tubulaires déposent dans les champs près des bâtiments des « saucisses » géantes prêtes à être utilisées. Plus performantes que les enrobeuses « classiques », elles enrobent beaucoup plus de balles rondes ou ­carrées à l’heure.

Certains modèles tubulaires possèdent les fonctionnalités pour conditionner des balles rondes d’un diamètre pouvant aller jusqu’à 6 pi à une vitesse frôlant les 180 balles à l’heure. De plus, plusieurs de ces automates possèdent un système de cylindres hydrauliques permettant d’éjecter la dernière balle.

Une fois la balle placée sur la plateforme, la machine la recouvre sans supervision humaine. Le système de conditionnement est uniforme et le déchargement sur le sol s’opère doucement. Un système de traction autonome permet de déplacer la balle.

« À partir d’un certain nombre de balles, explique Patrice Desrochers, ­président du Groupe Anderson, l’enrobage en boudin continu coûte jusqu’à 40 % moins cher en pellicule par ­rapport à l’enrobage individuel ou à l’ensachage, tout en créant les mêmes conditions de vide d’air nécessaires à un bon ­ensilage. »

Par ailleurs, on retrouve sur ­certaines machines jusqu’à quatre ­tensionneurs en aluminium qui maintiennent une ­tension constante sur la balle et ­augmentent la vitesse d’enrobage de 40 % tout en réduisant la fréquence de rechargement et le besoin en plastique, entraînant une vitesse d’enrobage pouvant aller à près de 120 balles à l’heure.

Toutefois, cette approche exige davantage d’espace pour le stockage; on doit également retirer une ou deux balles tous les jours pour ne pas perdre en qualité.

Acquises à deux ou trois fois le coût d’une monoballe, les enrobeuses en longs boyaux géants se rentabilisent généralement sur un plus fort volume. On constate également moins d’utilisation de plastique et moins de temps de chantier.

Combiné pressage-enrobage : deux opérations en une

L’alliance presse et enrubanneuse intègre les deux opérations en un seul coup. Ainsi, une fois pressée, la balle de foin est retenue à l’intérieur d’un filet et déposée au champ avant d’être transportée à la ferme pour y être emballée d’une pellicule plastique et stockée.

« Une presse enrobeuse est coûteuse, et le défi de transporter des balles enrobées d’un filet du champ à la ferme représente un risque accru de perforation en raison des manipulations supplémentaires par rapport à l’enrobage directement au champ, mais également parce que la pluie pourrait l’endommager », indique Patrice Desrochers, ­président du Groupe Anderson.

Populaire depuis une dizaine d’années en Europe, la presse à « big ball » pouvant effectuer les deux opérations simultanément a fait son apparition au Québec depuis quelques années.

Un modèle plus avancé enrobe la balle aussitôt qu’elle est pressée. L’enrobeuse de plastique est totalement intégrée à la presse. La presse et l’enrobeuse sont attelées ensemble.

« Un seul opérateur est nécessaire pour faire les deux travaux, affirme Hugues Perreault, spécialiste des produits à la division Machinerie d’Avantis Coopérative. Ensuite, on s’équipe d’une autochargeuse à balles rondes pour ramasser aux champs et transporter les bottes enrobées sans les abîmer. C’est très performant. »

Lorsqu’elles sont emballées rapidement, les balles d’ensilage contiennent en effet un fourrage de meilleure qualité et présentent un risque moindre de moisissures. De plus, elles sont moins susceptibles de se détériorer au champ pendant la période précédant le transport et l’entreposage. 

Entretien des enrubanneuses

Pour les producteurs pressés : peu d’entretien! En général, les enrobeuses requièrent peu d’entretien étant donné qu’elles ne sont utilisées que sur une courte période. Au Québec, un agriculteur propriétaire d’une enrobeuse « classique » s’en sert de 15 à 20 heures annuellement.

« On fait un graissage en début de saison pour s’assurer que chacun des mouvements soit capable de fonctionner librement, suggère Patrice Desrochers, président du Groupe Anderson. C’est à peu près le seul entretien qu’on va faire pour le reste de l’été. Un système bien lubrifié est plus efficace. »

Une dizaine de minutes sont nécessaires pour s’assurer que les points d’entretien et les mesures à prendre lors de la mise en route sont effectués.

Pour les enrobeuses à boudins, lorsque la saison est terminée, on s’assure de nettoyer la machine de tous les résidus de foin et on procède à un graissage avant d’entreposer pour l’hiver.

Veiller au bon état de la machine et la régler selon les caractéristiques des balles permet de limiter les risques de perte de fourrage. Ce sont des tâches peu exigeantes par rapport à l’objectif poursuivi : conserver le fourrage dans de bonnes conditions.

Roger Riendeau, collaboration spéciale.