Économie 15 avril 2019

L’effet Pygmalion : récolter ce que l’on sème

L’effet Pygmalion a été découvert par un chercheur nommé Robert Rosenthal. Rosenthal a fait passer des tests d’aptitudes scolaires à des élèves du primaire. Il a par la suite partagé avec les enseignants les noms des élèves à haut potentiel.

Plus tard, il a mesuré les résultats scolaires des enfants qui avaient été indiqués aux enseignants pour se rendre compte que ces élèves performaient mieux que les autres. Par contre, ce que les enseignants ignoraient, c’est que les noms qui leur avaient été donnés avaient été sélectionnés au hasard. C’était des élèves sans aptitudes particulières. Mais alors, pourquoi ces élèves ont-ils mieux performé que les autres? À cause de l’effet Pygmalion.

Dans l’expérience de Rosenthal, les enseignants s’attendaient à ce que les élèves identifiés performent mieux que les autres. Ainsi, ils remarquaient davantage les bonnes réponses de ces élèves et se montraient plus patients et attentionnés envers eux. Ce soutien a eu un impact positif sur les résultats des élèves, et ce, même si ceux-ci n’avaient pas d’aptitudes particulières.

L’effet Pygmalion est un type de prophétie autoréalisatrice. Une prophétie autoréalisatrice est le fait que lorsqu’on s’attend à un certain comportement de la part de nos interlocuteurs, on a tendance à percevoir davantage les comportements qui confirment nos attentes. Aussi, on ajuste nos comportements en fonction de ces attentes, provoquant ainsi la réalisation de nos attentes ou prophéties. L’effet Pygmalion se manifeste quand l’attente est liée spécifiquement à une bonne performance et qu’elle amène quelqu’un à mieux performer.

Au quotidien, il existe plusieurs types de prophéties autoréalisatrices qui influencent nos interactions, et ce, pas toujours positivement. Par exemple : vous avez un associé qui est fréquemment d’humeur bougonne et vous l’évitez pour ne pas subir sa mauvaise humeur. Comme votre associé remarque que vous l’évitez et se demande ce qu’il vous a fait, quand il vous parle, il a un ton sec. Vous vous dites donc : « Je savais qu’il serait encore désagréable », mais ce que vous ne savez pas, c’est que c’est votre propre comportement qui a causé son humeur.

Pour déjouer ces effets, commencez par prendre conscience des attentes que vous avez envers les gens de votre entourage, puis questionnez-vous sur l’impact que celles-ci ont sur votre comportement avec eux. Ensuite, il ne vous restera qu’à ajuster ces comportements afin qu’ils reflètent des attentes positives et ainsi, qu’ils aient un impact positif sur les autres.

Émylie Cossette / Conseillère en relations humaines et transfert, Groupe ProConseil