Le duo bilingue du Témiscamingue

SAINT-EUGÈNE-DE-GUIGUES — Elle est Témiscamienne francophone et lui, Ontarien anglophone. Luce McFadden et son mari Wallace Metcalfe, que tout le monde surnomme affectueusement Wally, font équipe dans leur ferme laitière depuis près de 30 ans. Le duo bilingue est passionné de génétique et grandement impliqué dans la vie communautaire et agricole de sa région.

La proximité du Témiscamingue avec l’Ontario mène parfois à des alliances marquantes. Cela a été le cas pour Wallace Metcalfe et Luce McFadden à la fin des années 1980, à l’école d’agriculture de New Liskeard, cet « institut de technologie agroalimentaire » ontarien. « J’ai fini par écouter le cœur de ma maman qui m’avait dit que je marierais Wally, se souvient Luce McFadden. Je l’avais envoyée promener parce que c’était un anglais qui ne parlait pas français et qu’il restait au bout du monde. » La vie a fait en sorte qu’ils vivent une belle histoire d’amour depuis maintenant 28 ans.

Luce incarne la troisième génération de sa famille à habiter sur la terre. Elle est partie de zéro lorsqu’elle a démarré son entreprise en 1990. « Mon père venait d’avoir un accident vasculaire cérébral quand on a acquis la ferme et elle n’était plus exploitée », raconte-t-elle. Son mari renchérit avec son accent bien à lui. « Au début, on n’avait pas de machinerie. On a donc commencé par acheter des vaches et du quota. Nous n’avions qu’un tracteur, une faucheuse et un râteau », se rappelle-t-il.

La Ferme Walum comptait alors 100 acres de terre. Au fil des ans, les conjoints ont acquis un total de 550 acres de cultures en plus d’en louer 100 supplémentaires. Résultat : leur production de foin dépasse légèrement leurs besoins, de quoi les dépanner en cas de mauvaise récolte, mais sans plus. L’énergie est davantage dirigée vers les animaux. « Notre passion, c’est les vaches. J’adore ça! En plus, c’est avec elles qu’on gagne nos sous », s’exclame Luce McFadden.

Les vaches, c’est une réelle passion pour le couple, mais la question de la relève est toujours en suspend.
Les vaches, c’est une réelle passion pour le couple, mais la question de la relève est toujours en suspend.

Les deux filles du couple, qui sont dans la vingtaine, ont toutes deux quitté le nid familial. Leur aide manque parfois à leur mère. « On continue de croire qu’on a peut-être de la relève, mais pour le moment, on ne sait pas », indique-t-elle. La plus jeune, Jessy, vient d’obtenir son diplôme en gestion et technologies d’entreprise agricole de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) et travaille actuellement dans une exploitation maraîchère de Saint-Hyacinthe. De son côté, l’aînée de la famille, Sabrina, a en poche un diplôme d’études professionnelles (DEP) en agriculture, mais elle s’investit maintenant dans les soins aux personnes âgées. « Elle vient nous donner un coup de main à la ferme quand elle peut », souligne sa mère.

Malgré le départ de leurs filles, Wallace Metcalfe et Luce McFadden ne souffrent pas d’isolement. Ils multiplient depuis toujours leur implication dans le monde communautaire et agricole comme à l’Union des producteurs agricoles (UPA), chez Agropur, au club Holstein du Témiscamingue, au comité des paniers de Noël et bien plus encore. 

Troupeau de qualité

La Ferme Walum connaît une production laitière reconnue. Son troupeau compte 3 vaches Excellentes, 3 Excellentes multiples, 26 Très bonnes, 16 Bonnes plus et 4 qui ne sont pas encore classifiées, pour un quota de 55 kg. L’objectif ultime? Rien de moins que de recevoir la distinction de Maîtres-éleveurs de Holstein Canada.

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