Politique 6 mars 2019

Louis Robert dépose un grief contre Lamontagne et Legault

Louis Robert, cet agronome du ministère de l’Agriculture congédié pour avoir dénoncé dans les médias un manquement déontologique dans la recherche sur les pesticides, a déposé trois griefs contre son employeur, dont un pour diffamation contre le ministre André Lamontagne et le premier ministre François Legault.

Le dernier grief, pour diffamation, a été soumis en début de semaine. « M. Robert demande réparation en dommages et intérêts pour le tort causé à son honneur, à sa dignité et à sa réputation », indique Richard Perron, le président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec qui le représente.

« Dans le libellé, le ministre [Lamontagne] est nommément cité et le premier ministre également », précise M. Perron.

Ce grief s’ajoute à deux autres qui ont été déposés la semaine dernière.

Le premier conteste le congédiement « illégal, contraire à la convention collective et abusif » de l’agronome et demande sa réintégration en poste, avec compensation pour la perte de salaire et intérêts.

Le second demande réparation, puisque M. Robert a été suspendu de ses fonctions pendant plus de quatre mois lors de l’enquête interne du ministère de l’Agriculture. Or, selon le Syndicat, la convention collective prévoit que la suspension ne peut excéder 30 jours.

« On attend [maintenant] la réaction de l’employeur », indique M. Perron. Selon les délais inscrits dans la convention collective, le gouvernement devrait y donner suite dans les prochaines semaines.

Le Syndicat n’écarte pas la possibilité de poursuivre le gouvernement pour diffamation devant les tribunaux.

Mobilisation

La pétition demandant la réintégration de l’agronome a atteint près de 50 500 signatures depuis son dépôt sur le site change.org le 14 février. Bien qu’elle n’ait aucun poids légal, elle a certainement un impact politique, affirme M. Perron. « C’est un congédiement politique, poursuit-il, donc on [espère] que ça puisse se régler politiquement avant de passer à travers tout le processus des griefs. »

Le président espère continuer à récolter des appuis au Québec comme à l’étranger. Il présentera le cas de Louis Robert aux trois grandes centrales syndicales québécoises et la pétition sera relayée dans le réseau de l’Internationale des services publics, un regroupement syndical qui compte 20 millions de membres dans 163 pays.

Rappelons que Louis Robert ne peut s’exprimer publiquement pour ne pas nuire à la défense de ses intérêts. Cependant, l’agronome « ronge son frein » et aurait hâte de « pouvoir recontribuer à une agriculture pleine et efficace », selon Richard Perron. Il est très touché par l’ampleur de la mobilisation.