Politique 26 février 2019

Assurance foin : la pression sur le fédéral monte

LA POCATIÈRE — Les députés conservateurs Luc Berthold et Bernard Généreux ont joint, le 21 février, leurs voix à celles des représentants de l’Union des producteurs agricoles (UPA) afin de pousser le gouvernement fédéral à approuver un changement au programme québécois d’assurance récolte, « qui permettrait aux producteurs victimes de la sécheresse de 2018 d’obtenir un dédommagement plus équitable ».

Le prix du foin a presque doublé sur le marché en raison de la pénurie causée par la sécheresse, ce qui a créé beaucoup d’inquiétude chez les producteurs obligés de payer jusqu’à 100 $ pour un rouleau de foin, sans compter le transport, a rappelé en conférence de presse le président de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, Gilbert Marquis.

Méthodologie

La méthodologie actuelle prévoit des ajustements quand la pluie intense survient dans les trois derniers jours de la période de croissance. Or, en 2018, ces épisodes de pluie ont eu lieu dans les six derniers jours. Pour corriger cette situation, La Financière agricole du Québec (FADQ) demande que ces ajustements soient calculés sur les dix derniers jours de la période de croissance plutôt que sur les trois derniers.

Cette modification doit être validée par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), a expliqué Martin Caron, 1er vice-président de l’UPA. Or, dit-il, malgré les représentations de la FADQ, du ministère de l’Agriculture du Québec et de l’UPA, AAC refuse toujours de l’approuver. Un différend qui prive de 16 M$ en indemnisations les producteurs des cinq régions les plus touchées par la sécheresse.

Le député de Montmagny–L’Islet–Kamouraska–Rivière-du-Loup, Bernard Généreux, accuse le gouvernement fédéral de manquer de sensibilité envers les producteurs en refusant de changer les paramètres pour 2018 alors qu’il est prêt à le faire pour 2019.

Impact actuariel manquant

Le conseiller principal en politiques et en communications au bureau du ministre MacAulay, Oliver Anderson, a indiqué à La Terre que « ce changement nécessiterait une opinion actuarielle en raison [de ses] répercussions financières importantes. » Or, dit-il, la Financière n’a toujours pas fait parvenir cette opinion actuarielle. Questionné à ce sujet, l’organisme se limite à dire que les discussions se poursuivent avec le fédéral. Impossible donc de savoir où en est le dossier.

Depuis Ottawa, le député conservateur de Mégantic-L’Érable et ministre du cabinet fantôme responsable du dossier de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Luc Berthold, a déclaré par vidéoconférence qu’il déposerait une motion le 26 février devant le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire pour demander au ministre MacAulay de venir expliquer sa position dans ce dossier.

En collaboration avec Myriam Laplante El Haïli.