International 5 février 2019

Les « autres » producteurs de lait pourraient ne pas être dédommagés

Les producteurs et transformateurs de lait de chèvre, de brebis et de bufflonne pourraient être exclus du futur programme de compensation découlant de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) et du Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).

« C’est discriminatoire et insensé, affirme le producteur et transformateur de lait de brebis, Jean-Paul Houde. Pour ce nouveau programme où l’on fait face à de la compétition internationale, jusqu’à maintenant, on n’est pas inclus. » Interrogé sur la question, le gouvernement ne se fait pas rassurant pour les « autres » producteurs de lait. « Aucune décision n’a été prise au sujet de l’indemnisation offerte et des groupes de producteurs qui seront admissibles », indique-t-on par courriel.

De plus, les deux groupes de travail créés par le gouvernement fédéral pour réfléchir aux mesures de compensations ne sont constitués que de représentants laitiers bovins. « Les gens autour de la table proviennent du secteur laitier de la vache, mais je ne peux pas présumer que le ministère a exclu de facto les autres secteurs. Ces derniers sont structurés différemment. Juste par le fait qu’ils ne sont pas sous gestion de l’offre, ça peut faire en sorte que le ministre s’y prenne autrement pour les consulter », affirme le président-directeur général du Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ), Charles Langlois. Il indique que les secteurs du lait de chèvre, de brebis et de bufflonne lui ont fait part de leurs préoccupations et qu’il les a transmises au fédéral. « L’équipe qui gère le groupe de travail est bien au courant des faits », dit-il. 

À Ottawa, on confirme que d’autres consultations auront lieu, notamment par l’entremise du Groupe de travail stratégique. Elles prendront place après que le groupe de travail chargé d’établir les stratégies compensatoires aura présenté ses recommandations au ministre fédéral de l’Agriculture, Laurence MacAulay. Par la suite, le gouvernement du Canada examinera celles de l’industrie et y donnera suite.