Ma famille agricole 23 décembre 2018

Un retour aux sources pour vivre d’une passion

WARWICK — « Nous n’avons jamais regretté notre décision de nous lancer dans l’élevage de canards, confie Marc Fleury. On vit à la campagne et on est autonomes en faisant ce qu’on aime. C’est beaucoup de travail parce qu’il faut constamment développer notre marché et éduquer notre clientèle. Cependant, c’est une grande fierté de ne dépendre de personne et d’être capable de percer dans un domaine compétitif. »

Ayant tous deux vécu des circonstances particulières les empêchant d’assurer la relève de leur ferme laitière familiale respective, Mélissa Pépin et son conjoint Marc Fleury ont tout de même trouvé le moyen de renouer avec leur passion pour l’agriculture, après quelques années d’absence dans le secteur.

En 2005, Marc Fleury venait de céder ses parts de l’exploitation familiale à son frère lorsque sa conjointe et lui ont décidé d’ouvrir un gîte. En écoutant un épisode de La semaine verte, quelques années plus tard, ils ont eu la piqûre pour le canard. Les deux passionnés ont décidé, en 2011, d’amorcer la production de 300 canards mulâtres en liberté, tout en conservant leur entreprise d’hébergement. Comme la grosseur de l’élevage augmentait et que l’intérêt pour le gîte diminuait, ils ont décidé de vivre uniquement de l’agriculture.

« On avait de moins en moins de temps pour faire les deux et on avait plus d’intérêt pour l’agriculture. On est du monde de la campagne et on a toujours été touchés par le monde agricole. Comme il n’y avait pas de quota dans le domaine et qu’il n’y avait pas d’élevage de canards au Centre-du-Québec à ce moment-là, on a décidé d’essayer ça », explique Marc Fleury.

« On est plus heureux »

De 2011 à 2015, le couple louait des installations pour exploiter l’entreprise à Saint-Christophe d’Athabaska, avant de sauter sur l’occasion de devenir propriétaire d’une terre à Warwick et de construire un commerce à son image. De plus, les passionnés d’agriculture ont saisi l’opportunité de se diversifier en cultivant le verger de 450 pommiers situé sur la terre. Ils ont du même coup décidé d’élever quelques lapins à chair pour répondre à la demande de leur clientèle.

« On est définitivement plus heureux depuis qu’on est producteurs, admet Mélissa Pépin. Ça nous permet beaucoup plus de mettre nos talents à profit et d’intégrer nos valeurs. »

Pour la suite des choses, le couple ignore si ses trois enfants, Jacob, Laurence et Adam, respectivement âgés de 16, 14 et 12 ans, seront tentés d’assurer la relève. L’aîné apprécie l’agriculture, sans avoir un intérêt particulier pour le canard. Chose certaine, s’ils veulent vivre un jour de ce domaine, ils sauront que c’est possible.

Hormis l’abattage, toutes les étapes de l’élevage de canards sont réalisées à la ferme. Ensuite, ils sont découpés et vendus à la boutique, ce qui permet au couple de vivre d’un élevage de 1 900 canards.
Hormis l’abattage, toutes les étapes de l’élevage de canards sont réalisées à la ferme. Ensuite, ils sont découpés et vendus à la boutique, ce qui permet au couple de vivre d’un élevage de 1 900 canards.

En amour avec le goût

En mangeant du canard pour la première fois, Mélissa Pépin raconte être tombée en amour avec le goût succulent de la viande, ce qui explique que l’entreprise se nomme Verger Canard goûteux. 

Le couple s’est toutefois donné la mission d’informer sa clientèle sur les caractéristiques de l’animal, un défi encore présent après huit ans dans le domaine. Rien n’a été laissé au hasard : des cours de cuisine ainsi qu’un livre de recettes ont été offerts aux clients. « Quand on a commencé, les gens nous demandaient si du canard, ça se mangeait. On partait de loin pas mal », lance Mélissa Pépin en riant.