Ma famille agricole 6 janvier 2019

Mieux vaut tard que jamais pour réaliser son rêve

SAINT-FÉLIX-DE-KINGSEY — « J’ai toujours rêvé de finir mes jours dans une ferme, confie François Latulippe. Quand tu es jeune, c’est difficile; ça prend de l’argent. J’ai rencontré Hélène à l’âge de 40 ans et on avait le même rêve. Je ne voulais pas prendre ma retraite et me bercer sur le perron avec ma caisse de bière. Je me suis acheté de l’ouvrage, mais c’est un travail que j’aime. »

Animés par une passion commune pour l’agriculture, Hélène Larouche et son conjoint François Latulippe ont quitté Laval en 2012 pour réaliser leur rêve en région.

François se souvient de cette journée du 9 septembre 1999 comme si c’était hier : il a rencontré Hélène, qui allait devenir sa conjointe. Les deux amoureux partageaient la même passion pour l’agriculture, sans avoir été en mesure d’en vivre plus tôt dans leur vie respective.

Découragée par un enseignant d’un programme agricole au Collège d’Alma, qui lui avait dit qu’elle n’aurait pas d’avenir dans ce milieu, Hélène avait mis son rêve de côté. Pour sa part, son amoureux avait aussi abandonné ses aspirations en agriculture après avoir terminé ses études à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA). Comme François n’avait aucune parenté établie dans le domaine, les obstacles étaient trop nombreux pour s’imaginer prendre la relève d’une ferme existante.

« Quand j’étais jeune, je me disais que si j’avais une ferme un jour, ce serait pour atteindre l’autosuffisance sur le plan alimentaire, souligne Hélène. Je cultivais un petit jardin lorsque j’étais jeune à Jonquière et j’ai toujours aimé l’agriculture. Avoir une exploitation, c’était un rêve de jeunesse que j’avais mis de côté. Quand j’ai rencontré mon conjoint, il avait lui aussi étudié en agriculture. On a décidé d’aller de l’avant et de se chercher une ferme. »

Une entreprise à leur image

Après avoir trouvé l’endroit rêvé, le couple a commencé à élever principalement des agneaux pour la viande. La Ferme Les deux L compte une centaine de brebis ainsi qu’une quinzaine de vaches de race Highland et quelques poules. L’été, un potager bonifie l’offre des produits en vente à la boutique. Les conjoints se rendent également au marché public de Victoriaville pour y vendre leurs produits.

Leur fils Jean-Martin est aussi un passionné d’agriculture. Le jeune homme âgé de 16 ans a l’intention de commencer ses études collégiales à l’ITA, dans quelques mois, comme l’a fait son père près de 35 ans plus tôt.

« On peut se dire qu’on va finir nos jours comme on a toujours voulu, soutient François Latulippe. On a réalisé notre rêve sur le tard. »

L’autosuffisance alimentaire est une priorité pour le couple qui se fait un devoir de pratiquer différents élevages à la ferme.
L’autosuffisance alimentaire est une priorité pour le couple qui se fait un devoir de pratiquer différents élevages à la ferme.

Un commencement difficile

De 2012 à 2017, Hélène était seule à œuvrer à temps plein à la ferme. Son conjoint continuait de travailler à temps partiel dans l’entreprise paternelle spécialisée en outillage industriel à Montréal pour permettre à la famille de joindre les deux bouts. Le couple convient que cette période n’était pas facile.

« Le conseil que je donne, c’est qu’il faut être débrouillard, mentionne Hélène Larouche. Tu ne peux pas engager des gens pour tout faire et espérer que ça soit rentable. Il faut travailler fort et persévérer. Si tu n’es pas passionné, tu vas vouloir lâcher. Il faut vraiment aimer l’agriculture. »