International 14 décembre 2018

Le Farm Bill versera 867 G$ US

Après des mois de difficiles négociations entre démocrates et républicains, le Congrès américain donne finalement son aval au renouvellement du Farm Bill, le filet de sécurité des producteurs américains. Il sera doté d’une enveloppe annuelle de près de 100 G$ US, ce qui réjouit la classe agricole.

Le 12 décembre, le Farm Bill 2018 a reçu la sanction du Congrès. Cette pièce de résistance de la politique agricole américaine renforce les subventions aux producteurs afin de les aider à passer à travers la baisse de 52 % de leur revenu net enregistrée au cours des cinq dernières années, résume la Chambre des représentants.

En vertu de l’Agriculture Improvement Act of 2018, le nouveau Farm Bill maintient et bonifie plusieurs programmes d’assurance dans les productions laitière et animales ainsi que les grandes cultures. Dans le secteur laitier, la couverture du Programme de gestion des risques (anciennement le Programme de protection des marges) est étendue et ses primes sont diminuées.

La version 2018 prévoit aussi une enveloppe de 255 M$ US/an pour l’aide à l’exportation et légalise la culture du chanvre. Elle élargit les subventions à certains membres plus éloignés des familles d’agriculteurs tels que les cousins, les nièces et les neveux, même si ces derniers ne travaillent pas à la ferme. Le document de plus de 1 000 pages contient également du soutien en environnement, en nutrition, en foresterie, en développement rural et en recherche. « C’est une grosse affaire pour l’Amérique rurale », a résumé le président du comité sur l’agriculture à la Chambre, Mike Conaway.

Que du positif

Le secrétaire américain à l’Agriculture, Sonny Perdue, a félicité le Congrès pour « avoir permis au Farm Bill de croiser le fil d’arrivée ». La pression de la classe agricole, l’une des bases électorales de Trump, était forte, a-t-il reconnu lors d’un point de presse. Les producteurs de grandes cultures et les éleveurs sont particulièrement secoués par la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Le secrétaire Perdue encourage maintenant le président Trump à signer le Farm Bill. 

Les réactions positives des organisations agricoles sont nombreuses. La National Milk Producers Federation se réjouit de cette nouvelle politique « proproduction laitière ». L’American Farm Bureau Federation estime pour sa part qu’il donne « plus de certitude » grâce aux améliorations à ses outils de gestion des risques.

Plus à gauche du spectre politique, la National Farmers Union a salué ce « compromis ». Les familles agricoles américaines ont besoin de ce filet de sécurité pour faire face à la pire baisse de l’économie agricole en plus de 30 ans, a rappelé son président Roger Johnson.

Aux États-Unis, ce Farm Bill, dont la dernière version était venue à échéance en septembre, fixera les règles en matière de politique agricole pour les cinq prochaines années. Avant son renouvellement, les démocrates et les républicains tentaient difficilement de s’entendre sur son contenu. Le resserrement du programme des bons alimentaires (food stamps) exigé par l’administration Trump posait particulièrement problème. L’aide alimentaire accapare 80 % des budgets. Plus de 450 G$ US ont été injectés dans le Farm Bill précédent, mis en place en 2014.