Politique 4 décembre 2018

Aperçu d’un congrès futuriste

2048. La version holographique de La Terre de chez nous fait état d’une abondante production de fruits et légumes au Québec, et ce, 12 mois par année, grâce à la culture en milieu fermé. De plus, les agriculteurs ont appris à s’adapter à la tropicalisation du climat estival. La valorisation des résidus est devenue un automatisme pour les entreprises désireuses de contrer le gaspillage alimentaire et la nouvelle génération de militants continue de se regrouper après avoir compris que tout droit individuel vient avec des devoirs collectifs.

Voici quelques-unes des prédictions avancées par des conférenciers qui participent au 94e Congrès général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), les 4 et 5 décembre, ayant pour thématique « Nourrir en 2048 ».

« On veut que tout au long du Congrès, les gens pensent à plus long terme, qu’ils regardent tout ce qu’on fait aujourd’hui qui va avoir un impact sur nos enfants et nos petits-enfants », a indiqué la directrice des communications et de la vie syndicale de l’UPA, Magali Delomier, pendant les préparatifs.

Le choc des générations 

Les organisateurs ont fait appel à la fougueuse Elsie Lefebvre [ancienne députée provinciale et élue municipale qui dirige La Ruche Montréal, un organisme spécialisé en financement participatif] et au sage Jean-Louis Roy [historien, journaliste et ancien diplomate présentement à la tête de Bibliothèque et Archives nationales du Québec] pour amorcer l’après-midi de conférences du 4 décembre par un dialogue intergénérationnel sur le Québec de 2048. « Jean-Louis Roy a un regard sur le passé qui lui permet d’avoir un certain recul pour l’avenir. De l’autre côté, Elsie Lefebvre est une fille engagée qui a plein d’idées », a souligné Mme Delomier, impatiente de voir s’entrechoquer leur vision du futur.

Quatre panels réunissant chacun trois conférenciers et un animateur complètent la programmation de la journée. Tous ces acteurs confèrent une envergure sans précédent à l’événement. Les sujets de l’adaptation aux changements environnementaux, des tendances sociétales alimentaires, de l’ajustement innovant des pratiques agricoles et de la modernisation de l’action collective ont été choisis pour ratisser aussi large que possible. Après avoir assisté aux conférences téléphoniques préparatoires, Magali Delomier promet des échanges divergents, mais combien pertinents.

Contactés par La Terre dans les jours précédant le Congrès, certains panélistes se sont montrés emballés par cet exercice de projection. La professeure en relations du travail Diane Gagné mentionne que les syndicats comme l’UPA vont devoir s’ouvrir dans l’avenir pour se détacher du corporatisme. « Organiser des marches qui incluent la collectivité, c’est brillant, affirme-t-elle. À mon humble avis, c’est vers ça qu’on s’en va, parce que si on ne fait pas d’alliance avec les mouvements citoyens, on va s’isoler. » Isabelle Marquis, experte en marketing alimentaire, espère que dans 30 ans, la diversification de l’alimentation viendra aussi du Québec plutôt que seulement des autres pays comme en ce moment.