Actualités 1 décembre 2018

Quelle génératrice choisir ?

L’achat d’une génératrice n’est pas à prendre à la légère. Dans certains élevages comme le poulet ou le porc, une panne électrique peut rapidement mettre la vie de nombreux animaux en danger. Dans les fermes laitières, surtout celles qui font appel à la robotisation, quelques heures sans courant peuvent provoquer des pertes considérables.

Aussi, la génératrice est une pièce d’équipement essentielle pour plusieurs exploitants agricoles. Comment en choisir une qui correspond réellement à nos besoins? L’UtiliTerre s’est penché sur la question.

Le Groupe Maska fabrique des génératrices sur mesure pour ses clients.
Le Groupe Maska fabrique des génératrices sur mesure pour ses clients.

Calculer ses besoins énergétiques

Une génératrice vous dépanne lorsque tout le reste vous lâche. Il faut donc d’abord prévoir ses besoins dans le pire des scénarios afin d’acheter une machine possédant la puissance nécessaire. « Il faut au moins calculer l’intensité de courant [l’ampérage] qui assure que les systèmes qui vous sont essentiels seront opérables », explique Jason Smith, représentant chez Wajax – Génératrice Drummond. Selon lui, les entrepreneurs qui optent pour une génératrice automatique tenteront, la plupart du temps, de couvrir les besoins totaux de leur exploitation. Ainsi, tout roule normalement quelques secondes à peine après la panne.

Un exemple de génératrice portative de marque Generac.
Un exemple de génératrice portative de marque Generac.

Idéalement, lorsque l’on choisit une génératrice, on vise une machine qui répond à nos besoins majorés d’environ 20 %. Comme les durées de vie de ces engins sont assez longues, mieux vaut prévoir d’éventuelles expansions de l’exploitation ou l’achat de
nouvelles technologies (la robotisation d’une ferme laitière, par exemple) qui augmenteraient les besoins énergétiques de l’entreprise.

Pour les fermes, la moyenne se situe entre 100 et 180 kilowatts (kW). Les érablières, elles, choisissent en général des équipements capables de générer entre 150 et 250 kW selon leur système de chauffage.

Automatique ou manuelle?

Selon les représentants rencontrés par L’UtiliTerre, seul un très faible pourcentage d’agriculteurs opte pour une génératrice manuelle. « En mode manuel, c’est toi qui cours, indique Carol Allen, représentant chez Drumco Énergie. Si tu es à l’extérieur de la ferme quand ça arrive et que ça te demande 25 minutes revenir chez toi et repartir le courant, dans certains élevages, c’est la catastrophe. »
L’option automatique permet de générer du courant quelques secondes après la panne, qu’on soit présent ou pas.

La boîte de transfert manuelle rend mécaniquement impossible que le réseau d’Hydro-Québec entre en contact avec le courant créé par la génératrice. Grâce à un interrupteur, on peut passer de l’un à l’autre facilement. La version automatique fonctionne sur le même principe. « Par contre, elle peut privilégier le meilleur courant, explique Martin Letendre, vice-président de la division Diesel et Génératrices du Groupe Maska. Par exemple, si la tension [voltage] sur le réseau d’Hydro-Québec varie, on peut programmer un seuil de tolérance au-dessous duquel la génératrice prend le relais. »

Un exemple de panneau de transfert.
Un exemple de panneau de transfert.

Quel type de combustible utiliser?

Propane, essence ou diesel, le choix dépend d’abord de ce à quoi vous avez accès. Par exemple, une entreprise qui entrepose déjà beaucoup de propane aurait peu d’avantages à opter pour un autre carburant.

Le diesel demeure cependant le combustible normalement utilisé dans le milieu agricole. Sa combustion génère beaucoup de puissance. On a donc généralement besoin d’un réservoir moins gros pour la même durée d’utilisation. De plus, c’est une technologie éprouvée. « Le problème avec le propane, c’est qu’il est plus cher, mais aussi que le moteur de la génératrice sera un moteur diesel converti, explique Carol Allen. En cas de bris, c’est évidemment plus difficile à
réparer. »

Pour les modèles à essence, le prix du combustible est prohibitif. On s’en sert généralement pour des génératrices portables ou de petit calibre.

Durabilité et prix

Une bonne génératrice fixe devrait avoir une durée de vie se trouvant entre 20 et 25 ans si les entretiens sont faits régulièrement et qu’elle est entreposée correctement. Pour les plus petits modèles et les prises de force (PDF), on parle d’une durée semblable. 

Le prix d’une génératrice fixe et automatique va de 25 000 à 60 000 $ selon les modèles et leur puissance. Il faut ajouter de 3 000 à 4 000 $ pour un abri extérieur.

Pour les PDF, les prix oscilleront entre 4 000 et 12 000 $. Les plus petites génératrices partent de quelques centaines de dollars à quelques milliers, selon la qualité et la provenance. 

« Pour ces modèles, beaucoup de gens préfèrent acheter dans les grandes surfaces pour avoir un meilleur prix, reconnaît Martin Letendre. C’est compréhensible, mais il faut aussi savoir que s’ils ont un problème avec leur génératrice par la suite, ce sera plus compliqué d’avoir de l’information ou des pièces. »

Fixe ou traînée?

Toujours selon les représentants que L’UtiliTerre a sondés, peu d’agriculteurs optent pour une génératrice traînée. « Je dirais que ça représente peut-être 5 % des installations que l’on fait », indique Danik Lépine, représentant chez Drumco Énergie.

La raison est simple : ce type de génératrice est beaucoup plus cher. Ainsi, ce sont surtout de grandes entreprises ou des municipalités qui vont s’en procurer pour s’assurer d’avoir un plan B en cas de sinistre. Une compagnie qui possède une exploitation agricole et une érablière pourrait aussi trouver son compte avec une génératrice mobile que l’on déplace arrivé le temps des sucres.

Pour ceux ayant des besoins énergétiques plus modestes, une génératrice sur PDF du tracteur, aussi appelée alternateur PDF, est souvent une bonne solution. La puissance de ces machines se situe entre 10 et 135 kW en moyenne et offre le principal avantage de vous éviter d’avoir à entretenir deux moteurs. Par contre, elles dépendent (évidemment) de votre tracteur. Impossible, donc, de travailler avec son véhicule en même temps que l’on génère de l’électricité.
C’est pourquoi certains se tournent vers de plus petites génératrices, souvent à essence. Comme précédemment indiqué, la qualité et le prix de ces équipements varient énormément. Il vaut donc mieux bien évaluer ses besoins et se renseigner.  

Jason Smith, de Wajax – Génératrice Drummond, devant une génératrice fixe équipée d’un moteur Mercedes.
Jason Smith, de Wajax – Génératrice Drummond, devant une génératrice fixe équipée d’un moteur Mercedes.