Actualités 29 octobre 2018

Les analyses de sol et la rentabilité des champs

La valeur des terres étant de plus en plus élevée, il est important que les champs produisent à leur plein potentiel et qu’ils soient rentabilisés. Pourtant, nombre d’entre eux comportent des zones non productives d’année en année, ce qui représente un manque à gagner de plusieurs milliers de dollars.

Ainsi, quelles sont les pertes de revenus engendrées par ces zones faibles, touchées d’une façon ou d’une autre par un problème de santé des sols? Prenons en exemple un champ de maïs de 10 ha comportant deux zones principales. La meilleure a une superficie de 6 ha et un rendement de 10 t/ha; la seconde compte 4 ha pour un rendement de
6 t/ha. La conséquence est un manque à gagner d’environ 800 $/ha, pour un total de 8 000 $/an. 

Identifier les causes

Qu’est-ce qui distingue la bonne zone de la moins bonne? Les raisons possibles sont nombreuses et les connaître permet d’envisager des mesures de correction.

Les cartes de rendement, en quantifiant les zones plus productives et celles qui le sont moins, et les analyses de sol géoréférencées sont des outils intéressants pour ce genre de résolution de problème. Une investigation approfondie permet de dresser le portrait complet de la situation. En plus des analyses chimiques habituelles, des analyses physiques comme la texture et la structure, on prend en compte les activités biologiques comme la respiration, l’azote potentiellement disponible et le carbone actif. L’utilisation de la pénétrométrie peut contribuer à éclaircir la situation. C’est le champ d’action de la santé des sols.

À vos pelles!

Il peut être intéressant d’établir quelques profils de sol en creusant aux endroits qui montrent des signes inquiétants, ce qui permet de prélever des échantillons pour valider des hypothèses et de recueillir des données complémentaires. Avec ces données en mains, un plan d’action est mis en œuvre. Ainsi, des changements au travail du sol ou à la rotation, ou encore l’introduction de cultures de couverture peuvent être faits. On peut suivre l’évolution de la situation annuellement en mesurant les rendements et en faisant quelques analyses ciblées pour évaluer les progrès et valider les actions.

Avec le temps et les bonnes mesures, les écarts entre les zones plus productives et celles qui le sont moins vont diminuer et un meilleur profit sera tiré des champs. Des améliorations valant 800 $/ha par année sont loin d’être négligeables. 

En conclusion, parce que les analyses et leur interprétation donnent la possibilité de bien cibler l’évolution des problèmes et des solutions et d’en effectuer le suivi, le producteur et son conseiller sont alors en mesure de bien choisir les actions à prendre. Les analyses de sol plus complètes sont un investissement dont les fermes d’aujourd’hui ont la chance de pouvoir bénéficier. Elles sont à la base de la santé des sols et d’une gestion optimale, qui permettent de réaliser des gains économiques intéressants. 

Un problème pernicieux

La compaction est un vrai problème. Invisible, elle est pernicieuse et difficile à bien diagnostiquer. La cartographie de l’indice de compaction, par la pénétrométrie, est un outil intéressant. Réalisée dans de bonnes conditions, elle permet d’observer le champ en trois dimensions et de repérer les zones les plus affectées et de déterminer leur degré relatif de compaction.

Michel Champagne, agronome