Ma famille agricole 28 octobre 2018

Vers une 4e génération à la Ferme Stelu

SAINTE-ANNE-DE-LA-PÉRADE — La 4e génération de Leduc se prépare à suivre les traces des précédentes à la Ferme Stelu, de Sainte-Anne-de-la-Pérade. « C’est certain qu’il faut être prudent quand on parle d’avenir, mais j’ai vraiment l’impression que les enfants sont intéressés par le travail à la ferme », explique le producteur laitier Stéphane Leduc.

« Ça fait drôle de dire que j’occupe la maison dans laquelle j’ai grandi, comme l’avait fait mon père avant moi », mentionne Stéphane, qui représente la 3e génération de l’exploitation familiale.

Il faut dire que le nom des Leduc est étroitement lié au travail et au développement de la terre de ce coin de la Mauricie. Un monument érigé à l’occasion du 375e anniversaire de la municipalité rappelle la contribution des ancêtres Leduc arrivés au 17e siècle.

La maison, tout comme la ferme, a subi une importante métamorphose depuis les années du grand-père Boromé qui y élisait domicile au début du 20e siècle. En prenant les rênes de l’entreprise en 1992, Stéphane Leduc a fait passer le troupeau d’une trentaine de vaches en lactation à plus d’une soixantaine de race Holstein, Holstein rouge et Suisse brune, pour un volume annuel de 400 000 litres de lait biologique. Il avait tout juste 22 ans.

« Je savais depuis très longtemps que je prendrais la relève de la ferme, raconte l’agriculteur. À huit ans, quand mon frère aîné m’a demandé si ça m’intéressait, je me voyais déjà producteur laitier.
Ainsi, lorsque mon père Léopold a commencé à parler de retraite, c’était clair que j’assurerais la relève. Heureusement, mes parents m’ont beaucoup aidé à réaliser ce rêve. Sans eux, ça aurait été impossible. »

Les trois enfants Leduc sont déjà impliqués avec leur père dans les travaux de la ferme.
Les trois enfants Leduc sont déjà impliqués avec leur père dans les travaux de la ferme.

Lorsque Stéphane voit l’intérêt de ses enfants pour le travail à la ferme, il a tendance à croire que la relève se prépare. Surtout que l’aîné, Alexandre, 16 ans, devrait prendre le chemin de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) l’an prochain, comme lui il y a près de 30 ans. Mais « pas question de mettre de la pression », affirme le père. 

Dans l’intervalle, Alexandre et ses sœurs Emmy-Jeanne, 13 ans, et Lili-Rose, 9 ans, s’impliquent activement dans plusieurs tâches à la ferme. « Ils sont très responsables, précise leur père. Évidemment, ils vivent leur enfance comme tous les autres enfants et le moment venu, ils feront leur choix. »

Et si l’un d’eux opte pour la poursuite des activités de la ferme, il profitera des installations modernisées avec la construction il y a trois ans d’une nouvelle étable, un investissement de plus de 1 M$ pour remplacer le vieux bâtiment de 70 ans.  

La révolution bio

Le passage à la production bio a été marquant dans l’histoire de l’entreprise. C’était il y a 15 ans. Stéphane Leduc s’en souvient comme si c’était hier. « Aujourd’hui, personne ne remettrait en question cette orientation, mais à l’époque, on était encore dans la période où les agriculteurs qui optaient pour la production bio étaient regardés comme des “étranges”, et même dénigrés », dit-il. Le producteur laitier se rappelle surtout qu’à cette époque, les pionniers du bio étaient pour ainsi dire laissés à eux-mêmes, tellement la formation et l’information étaient faméliques. Il affirme haut et fort n’avoir jamais regretté son choix.

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