Alimentation 17 octobre 2018

Élevée au Canada = produite au Canada?

Difficile pour le consommateur de savoir avec certitude si la volaille offerte à l’épicerie provient à 100 % du Canada. Même la célèbre Ferme des Voltigeurs affirme élever, de temps à autre, des poulets américains. En réalité, 21,1 % des poussins à chair élevés au Canada sont nés aux États-Unis. 

« […] les poussins proviennent normalement du Québec, mais [les couvoirs] ont environ 20 % de poussins américains, alors parfois on en a dans nos -bâtiments », indique le président–directeur général de la Ferme des Voltigeurs, Dominique Martel. L’étiquetage en vigueur à l’heure actuelle fait la promotion d’un produit « Élevé par un producteur canadien ». Élevé, certes, mais pas produit à 100 % chez nous, même si les poussins -américains ont un peu moins de 24 h en arrivant ici. 

Développé en 2014 par les Producteurs de poulet du Canada (PPC), le logo « Élevé par un producteur canadien » est peu utilisé sur les étals du Québec. L’arrivée de l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC) et la vague de sympathie des consommateurs pourraient engendrer des discussions entre les producteurs, les transformateurs et les détaillants canadiens pour relancer le logo des PPC et le faire apposer sur les emballages. Cependant, même en l’absence de logo, les consommateurs peuvent se tourner vers les coupes fraîches pour encourager les producteurs d’ici. « […] les produits qui viennent de l’étranger, que ce soit du Brésil, de la Thaïlande ou des États-Unis, arrivent ici congelés », souligne l’agente aux communications des Éleveurs de volailles du Québec, Marie-Hélène Jutras.

Plus facile pour les œufs

À l’épicerie, il n’est pas difficile de trouver les œufs du Québec, puisque la mention « QC » est inscrite sur chacun des œufs. Les contenants d’œufs canadiens portent pour leur part la feuille d’érable et la mention « catégorie A ». Les œufs en provenance des États-Unis sont identifiables grâce à la mention « USDA » apposée sur le contenant, explique le conseiller aux communications de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec, Benjamin Gagnon.  

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