Politique 4 octobre 2018

Trudeau rencontre les dirigeants de l’industrie laitière

Quelques jours après l’annonce d’importantes concessions laitières dans l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC), le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, rencontre les dirigeants de l’industrie laitière.

La rencontre, fermée aux médias, a lieu ce matin à Montréal. Pierre Lampron, président des Producteurs laitiers du Canada, Bruno Letendre, président des Producteurs de lait du Québec (PLQ), Marcel Groleau, président de l’UPA et porte-parole du Mouvement pour la gestion de l’offre, Julie Bissonnette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec, Charles-Félix Ross, directeur général de l’UPA, Alain Bourbeau, directeur général des PLQ et François Dumontier, directeur-adjoint relations publiques et gouvernementales de l’organisation ont assisté à la rencontre.

L’AEUMC concède l’équivalent de 3,6 % du marché laitier canadien aux produits concurrents des États-Unis. L’entente prévoit aussi d’importantes modifications à la politique laitière intérieure, notamment l’abandon de la classe 7, créée pour compétitionner les importations américaines sur le marché canadien. Les productions d’œufs et de volailles subissent également des revers.

Tous les secteurs sous gestion de l’offre réclament maintenant une compensation complète de la part du fédéral pour ces nouvelles pertes. « Les agriculteurs seront entièrement et justement dédommagés pour toutes les pertes de marché », a indiqué la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, lors de la conférence de presse annonçant l’Accord, le 1er octobre.

« La pleine compensation, ça représente les pertes de marché, mais aussi la perte de valeur des quotas », insiste le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau. Lors de l’annonce de l’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne, Ottawa a mis en place le Programme d’investissement pour fermes laitières (PIFL). Doté d’une enveloppe de 250 M$ sur cinq ans, le programme vise à rembourser une partie des investissements réalisés par certaines fermes. De l’avis de plusieurs, cette forme de soutien s’est avérée un échec. « Je n’ai jamais vu un programme aussi bâclé, mal pensé. C’est le pire programme que j’ai jamais vu », affirme M. Groleau.

Les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) devraient compliquer l’élaboration d’un nouveau programme de compensation. Toute subvention directe versée aux producteurs sous gestion de l’offre risque d’être contestée devant l’OMC, probablement par les États-Unis.