Politique 2 octobre 2018

L’UPA confiante pour l’AEUMC et les taxes foncières

Au lendemain de l’élection du nouveau gouvernement majoritaire formé par la Coalition avenir Québec (CAQ), le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, sent l’ouverture du chef François Legault pour intervenir dans deux dossiers pressants : l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC) et la réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA).

L’AEUMC conclu la veille du jour du vote ouvre une portion du marché canadien aux produits américains. C’est pourquoi M. Groleau prévoit discuter avec le nouveau premier ministre des mesures à prendre afin de proscrire, par exemple, le lait provenant de vaches traitées à la somatotropine bovine, une hormone interdite d’utilisation au Canada. « Il y a des éléments qu’on va devoir regarder. J’ai bon espoir qu’on pourra travailler étroitement avec M. Legault dans ce dossier-là », avance le président.

Ce dernier indique qu’il étudiera toutes les possibilités d’intervention sur le plan législatif ou juridique dans cette entente de principe. « Il faut se rappeler que c’est une entente fédérale et internationale, dont le Québec n’est pas signataire. On est très conscients que nos pouvoirs dans cette entente sont très limités », nuance-t-il.

Taxes foncières

Retirer le plafond sur l’augmentation budgétaire annuelle du PCTFA est l’une des grandes priorités de l’UPA. « C’est le dossier où l’on a besoin d’une orientation le plus rapidement possible », souligne M. Groleau.

« On sait que le 1er janvier est pratiquement à nos portes. [Le gouvernement] n’aura pas le temps de déposer un budget cet automne. Mais on aura nécessairement une annonce très rapidement pour avoir la marche à suivre d’ici 2019 », estime-t-il. Les producteurs devront assumer une facture de 30 M$ supplémentaires en 2019 « si rien n’est fait », croit-il.

Relève et régions

Les décisions du prochain gouvernement risquent d’être cruciales pour la relève en agriculture alors que près de 14 000 hectares de terres cultivables ont été détournés pour d’autres usages au cours des cinq dernières années.

« M. Legault nous a dit qu’il n’était lié à personne », mentionne M. Groleau, en référence à son ami Charles Sirois, président du conseil de Pangea et principal actionnaire de l’entreprise, et aussi cofondateur de la CAQ. « Il faut trouver une façon d’agir pour contrer l’accaparement des terres et s’assurer que les agriculteurs puissent demeurer propriétaires pour exercer leur métier », renchérit-il.

Par ailleurs, le président de l’UPA ne manque pas de rappeler le grand enjeu qui consiste à maintenir la densité de la population des régions, défi qui va bien au-delà de la promesse de la CAQ d’investir 400 M$ sur quatre ans pour garantir une connexion Internet haute vitesse et une couverture cellulaire sur tout le territoire.

« Si l’on veut garder nos entreprises en région et en démarrer d’autres, on va avoir besoin de fonds de développements régionaux. Ça nous prend un ministère dont la priorité sera le développement des régions », considère M. Groleau. À ce chapitre, celui-ci espère que M. Legault saura faire une distinction claire entre « le développement régional et le développement des régions ».