Politique 24 septembre 2018

Plusieurs luttes à surveiller pour des « candidats vedettes » agricoles

Si la tendance se maintient, plusieurs circonscriptions rurales seront le théâtre de chaudes luttes, le 1er octobre au soir. Certaines d’entre elles, détenues ou convoitées par des candidats vedettes agricoles, sont d’ailleurs à surveiller de près.

C’est du moins ce que l’on pouvait constater sur la carte électorale du site Qc125.com au moment de publier en ligne, lundi le 24 septembre. Dans pas moins de 12 circonscriptions, les batailles s’annoncent serrées, principalement entre le Parti libéral du Québec (PLQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ), ce qui est à l’image des intentions de vote à la grandeur de la province, selon les plus récents sondages consultés le même jour.

Philippe J. Fournier est le créateur de Qc125.com et collaborateur politique au magazine L’actualité, à Radio-Canada et à CTV Montréal. Crédit photo : Gracieuseté
Philippe J. Fournier est le créateur de Qc125.com et collaborateur politique au magazine L’actualité, à Radio-Canada et à CTV Montréal. Crédit photo : Gracieuseté

Libéraux menacés

Lotbinière-Frontenac, libérée par Laurent Lessard, le ministre sortant de l’Agriculture qui n’est pas candidat à cette élection, fait partie des circonscriptions où se profile une lutte serrée entre la CAQ et le PLQ. Selon l’analyste politique Philippe J. Fournier et fondateur du site Qc125.com, son départ est un dur coup pour le PLQ dans la région de Chaudière-Appalaches.

« Thetford Mines est une ville très libérale. M. Lessard était un héros là-bas », lance M. Fournier. Ce dernier estime que les électeurs habitant à proximité de cette ville sont plus enclins à voter pour ce parti, alors que ceux près du fleuve risquent d’opter davantage pour la CAQ.

Le PLQ est également menacé du côté de Laviolette–Saint-Maurice, en Mauricie, où la CAQ arrive presque à égalité dans les intentions de vote. Ce dernier parti est le favori des francophones de la circonscription, rapporte l’analyste, mais comme il s’agit d’un très grand territoire, l’issue du vote demeure incertaine pour Pierre Giguère, le député sortant et adjoint parlementaire du ministre de l’Agriculture.

Dans Huntingdon, en Montérégie-Ouest, la CAQ pourchasse le libéral Stéphane Billette. L’ancien producteur ne peut pas compter que sur le vote des anglophones de sa circonscription, qui risquent de ne pas être assez nombreux, estime l’analyste.

Doutes et certitudes

Le départ dans la controverse de l’ex-ministre de l’Agriculture Pierre Paradis donne du fil à retordre au PLQ dans Brome-Missisquoi, en Estrie, même si ce parti détenait cette circonscription depuis trois décennies. « Les libéraux ont passé proches de la perdre en 2012 [avec 303 voix de différence avec l’adversaire caquiste] », souligne au passage M. Fournier.

Autre départ de la vie politique qui fait mal, celui du péquiste et ex-ministre de l’Agriculture François Gendron, dans Abitibi-Ouest. Il était en poste depuis 1976. Le candidat péquiste Sylvain Vachon, gestionnaire d’une ferme bovine à Palmarolle, est suivi de près par la candidate de la CAQ.

Le siège du péquiste André Villeneuve du côté de Berthier, dans Lanaudière, est menacé par la CAQ. Par ailleurs, la députée sortante de Mirabel et porte-parole en matière d’agriculture pour ce dernier parti, Sylvie D’Amours, est en très bonne posture dans les Laurentides. La CAQ a également une position solide dans Portneuf, près de Québec, ce qui complique la tâche du candidat du PQ et propriétaire de la cidrerie Domaine Hébert à Deschambault, Christian Hébert.

Méthodologie

La projection électorale de Qc125.com est basée sur les derniers sondages publiés au Québec provenant de Léger, CROP, Recherche Mainstreet et Ipsos depuis août 2018. Philippe J. Fournier utilise également les données du recensement canadien et l’historique électoral des 125 circonscriptions du Québec afin de déterminer les tendances.

À noter que les marges d’erreur sont assez élevées, allant jusqu’à 7 % dans certains cas. « Les gens veulent de la certitude, alors que c’est un système incertain. Je livre des tendances et des indications », souligne M. Fournier.

Celui-ci mentionne que son modèle a donné l’heure juste pour les dernières élections en Ontario alors qu’il avait réussi à prédire le résultat pour 122 des 124 circonscriptions.