Actualités 15 septembre 2018

À la recherche des mauvaises herbes résistantes au glyphosate

Une toute nouvelle étude sera réalisée au Québec afin de faire la lumière sur les cas de mauvaises herbes résistantes au glyphosate. Les régions de la Montérégie, du Centre-du-Québec et de Lanaudière sont visées par cette enquête.

Cette étude, pilotée par le Groupe PleineTerre en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et l’Université Laval, dressera le portrait des saisons de culture 2018-2019. L’équipe de recherche est d’ailleurs en mode recrutement auprès de producteurs, principalement ceux qui cultivent le maïs et le soya.

Le phénomène est relativement nouveau au Québec alors que des problèmes de résistance au glyphosate ont été découverts sur des plants de moutarde des oiseaux, dans le Centre-du-Québec, et sur l’amarante tuberculée, en Montérégie-Ouest. 

En plus de ces deux espèces, trois autres sortes de mauvaises herbes seront soumises à l’étude, soit la grande herbe à poux, la petite herbe à poux ainsi que la vergerette du Canada, qui ont déjà développé de la résistance à l’herbicide du côté de l’Ontario.

L’idée est de mieux outiller les producteurs et les conseillers contre les ennemis des cultures, fait valoir Marie-Édith Cuerrier, responsable scientifique du projet. « Tant et aussi longtemps qu’on ne le sait pas, on applique des traitements qui sont inefficaces. On travaille avec les mêmes produits alors qu’il faut faire des traitements de correction », soutient-elle.

Mme Cuerrier explique que la résistance au glyphosate ne serait pas seulement liée à une mauvaise utilisation des herbicides. Dans le cas de la moutarde des oiseaux, la plante a intégré un transgène, ce qui la rend plus tolérante au glyphosate, souligne l’agronome.

Appel à la collaboration

Les entreprises agricoles qui souhaiteraient participer à l’étude peuvent bénéficier de l’aide financière prévue dans le cadre du Programme
services-conseils. Elles seront également accompagnées dans l’élaboration d’une stratégie de désherbage.

Les tests de détection sont offerts gratuitement. L’équipe s’occupe de prélever des échantillons de tissus foliaires ou de graines « dès qu’il y a des soupçons de résistance », indique Mme Cuerrier. C’est pourquoi la collaboration des producteurs et des conseillers est fortement sollicitée.

Dès le début septembre, les chercheurs ont commencé à faire germer les échantillons afin de produire des plantules en serre et d’observer leur réaction après des périodes d’arrosage au glyphosate. Ensuite, des tests moléculaires pourraient se faire sur certaines espèces. « On pourra vérifier dans le code génétique de la plante s’il y a une prédisposition [à la résistance] », précise l’agronome.

Rappelons que l’objectif du MAPAQ est de réduire de 25 % les risques associés à l’utilisation des pesticides en milieu agricole d’ici 2021. La stratégie s’appuie entre autres sur la gestion intégrée des ennemis des cultures pour que les pesticides ne soient employés qu’en cas de nécessité.

Pour plus d’information, consultez le document concernant l’enquête sur le site agrireseau.net