Ma famille agricole 2 septembre 2018

L’agriculture, dans l’ADN de la famille Pelletier

SAINTE-ANNE-DE-LA-POCATIÈRE — Parions que si on déposait une goutte de sang d’un membre de la famille Pelletier sous l’objectif d’un microscope, on découvrirait une molécule d’agriculture dans son ADN. Pascal et Charles-Étienne, 3e génération de la ferme laitière Pocatoise, n’ont jamais douté qu’ils prendraient la relève. Ils suivent les traces de leur père Alphé et de leur grand-père Roger, eux-mêmes issus d’une longue lignée d’agriculteurs.

Alphé Pelletier possède une série de photos qui retracent les différentes étapes de l’histoire de la ferme.
Alphé Pelletier possède une série de photos qui retracent les différentes étapes de l’histoire de la ferme.

La famille Pelletier forme un clan tissé serré. La vie à la ferme laitière est encadrée par des valeurs humaines telles que la confiance, la persévérance, l’amour et le pardon. « Il n’y a pas de meilleur endroit qu’une ferme pour élever ses enfants et pour qu’ils deviennent des adultes à part entière », affirme Alphé, aussi père de deux filles, Virginie, intervenante sociale, et Émilie, médecin. 

Leur frère Charles-Étienne, papa de trois filles, juge primordial de se donner un bel équilibre de vie. L’autre frère, Pascal, est quant à lui père d’une fille et d’un garçon. 

« Si mes fils sont en agriculture aujourd’hui, c’est grâce à mon épouse [Cécile Thiboutot] et moi, mais d’abord à cause de l’amour que mon père avait pour la terre. Tu sentais sa fierté d’être agriculteur, lance Alphé Pelletier, la voix tremblante d’émotion. Il a été un modèle pour eux. »

Un monde de découvertes

Alphé Pelletier croit en l’importance de la formation – père et fils sont diplômés de l’Institut de technologie agroalimentaire de La Pocatière – et n’a jamais eu peur de s’adapter aux transformations du monde agricole. « Le changement a toujours existé en agriculture. Soit tu t’y opposes, soit tu embarques dedans », dit le père.

Son fils Pascal voit l’agriculture comme un monde infini de découvertes. « On ne finit jamais d’apprendre », mentionne-t-il. Pour sa part, Charles-Étienne aime bien l’idée d’être son propre patron. « À part la météo et le prix du lait que tu ne contrôles pas, tu décides ce que tu fais et surtout, tu peux voir le résultat », précise-t-il. 

Les deux frères qui ont pris la relève de l’entreprise sont parvenus à se répartir les responsabilités. Pascal est surtout responsable de la gestion du troupeau, alors que Charles-Étienne s’occupe davantage de l’alimentation et de l’entretien en général.  

Transition vers le bio

En 1953, lors de son achat par le grand-père Roger, la ferme comptait moins de 10 vaches laitières. Aujourd’hui, le troupeau Holstein regroupe une centaine de vaches en lactation. La ferme possède 230 hectares en culture, dont 35 en location.

Entre 1990 et 2000, la ferme a effectué une transition vers le biologique. Elle a obtenu sa certification en 2006, tant pour le lait que pour les champs. « La prime au biologique et une plus grande efficacité nous ont permis, à Cécile et moi, d’établir deux garçons. Ce virage permet aujourd’hui de faire vivre trois familles plus un employé à temps plein, Pierrick Pelletier-Guimond, ce qui aurait été impossible en agriculture traditionnelle », note Alphé Pelletier.