Alimentation 1 septembre 2018

Les ruches de l’espoir

Mario Brodeur aime se comparer à une abeille ouvrière. « Avant, j’étais comme la reine. Je ne sortais jamais de l’Accueil Bonneau. Je me sentais renfermé. J’avais peur de sortir. Maintenant, je suis fier d’être “une ouvrière”. »

Pour une deuxième année, Agropur accueille cinq gars du centre de jour pour itinérants afin de prendre soin des ruches sur son terrain, à Saint-Hubert. Mario est l’un des apprentis apiculteurs derrière le Miel de Bonneau.

Ce projet de réinsertion sociale, en marche depuis cinq ans, a permis à une quarantaine d’usagers de l’organisme de faire œuvre utile. Ils participent à toutes les étapes de production, de l’extraction du miel à la commercialisation, souligne Alexis Daudelin, apiculteur pour l’entreprise Alvéole et « bon ami » des gars. 

Ils ont aussi le sentiment de faire partie d’une équipe, ce qui est « très, très important lorsqu’on entre dans une vie plus structurée », explique Daniel Epstein, qui accompagne bénévolement les gars chaque semaine sur les différents sites du projet. L’un des apprentis apiculteurs, John Levasseur, a même tout récemment été engagé par l’entreprise Alvéole. 

Douze ruches sont installées dans le boisé d’Agropur, où l’on retrouve trèfles, verges d’or, chardons et même des pissenlits, dont la présence est importante en début de saison pour agrandir la colonie. « Le fait d’avoir autant de variétés nous permet d’obtenir une production constante pour toute la période estivale », soutient M. Daudelin.

Des sept emplacements du Miel de Bonneau, c’est celui de la coopérative à Saint-Hubert qui a été le plus fructueux l’an dernier. Chacune des ruches – huit plutôt que douze cette année – avait produit 28 kilos de miel.

Le Miel de Bonneau non pasteurisé et extrait à froid est en vente chez Metro. Durant tout le mois d’octobre, les gars seront présents dans certaines succursales pour parler de leur expérience.