Actualités 2 août 2018

Le panic érigé comme litière pour les bovins

La culture du panic érigé offre une solution de rechange intéressante à l’utilisation des litières traditionnelles telles que paille de céréales et bran de scie, dont le prix parfois élevé ou le peu de disponibilité sont une contrainte pour plusieurs producteurs de bovins.

Selon une étude dévoilée l’an dernier et réalisée par l’Université Laval dans 10 fermes laitières, l’utilisation du panic érigé comme litière s’est révélée un choix économiquement avantageux pour la majorité de celles-ci. De plus, les producteurs qui ont employé le panic érigé à partir de sa récolte au printemps jusqu’à la récolte de la paille de céréales à l’automne ont trouvé intéressant d’utiliser le même espace pour entreposer leurs deux types de litière. 

Plusieurs autres essais menés auparavant au Québec par différents intervenants ont démontré que la capacité d’absorption de la litière de panic érigé se comparait à celle de la paille de céréales et que le panic était une litière adaptée à la production bovine.

Cultiver le panic érigé

Considéré comme une culture à haut rendement, le panic érigé se sème et se récolte avec la même machinerie que celle utilisée pour les plantes fourragères. 

« Le panic érigé convient aux terres en friche ou moins propices aux cultures annuelles, souligne l’agronome Denis Ruel, conseiller en grandes cultures au ministère québécois de l’Agriculture. Par contre, il y a une attention à porter sur certains aspects de production dont, particulièrement, le pH, le désherbage et l’égouttement. » Son implantation lente et difficile ainsi que son rendement plus faible en régions froides (2 200 UTM ou moins) limitent toutefois sa popularité. « Il y aurait près de 80 entreprises agricoles qui font la culture du panic érigé au Québec sur une superficie totale d’environ 1 000 hectares », estime M. Ruel.

Une fois bien implanté, il demeure en place de 10 à 15 ans et même plus, tout en étant peu exigeant en fertilisants et en herbicides.

Pour une implantation réussie

Le panic érigé est très peu compétitif face aux mauvaises herbes lors de son implantation. Ainsi, il est indispensable d’effectuer un bon contrôle des vivaces à l’automne précédant le semis. Au printemps suivant, un ou deux faux semis et un traitement herbicide sont de mise pour gagner la guerre contre les mauvaises herbes. « Il est aussi fortement recommandé de faire des correctifs de chaulage avant le semis pour atteindre un pH d’au moins 6,5 », indique l’agronome. Un sol léger ayant un drainage naturel efficace générera un meilleur rendement. Le semis s’effectue de la mi-mai à la mi-juin, lorsque le sol atteint 15 °C. 

Un guide de production fort complet sur le panic érigé, publié en janvier dernier par le Réseau des plantes bio-industrielles du Québec, est disponible sur le site Web d’Agri-Réseau  www.agrireseau.net. 

Louise Thériault, agronome, collaboration spéciale