Actualités 16 juillet 2018

Les agriculteurs de Contrecœur s’impatientent

L’annonce d’un possible décret pour dézoner les terres du futur hôpital de Vaudreuil fait craindre le pire aux agriculteurs de Contrecœur. Ils s’inquiètent de se faire servir la même médecine par Québec pour la réalisation du projet de pôle logistique.

Ils étaient donc une cinquantaine au conseil municipal du 3 juillet pour affirmer que leurs terres ne sont pas à vendre et poser des questions.  Ce sont les propos tenus par la mairesse de Contrecœur dans une rencontre avec l’UPA locale et régionale qui sont à l’origine de cette deuxième visite du genre en trois mois. Selon cette dernière, la mairesse Maud Allaire aurait affirmé avoir la certitude de pouvoir obtenir du gouvernement un décret ministériel qui permettrait à la Ville d’accélérer le dézonage du secteur prévu. Cette conviction aurait ensuite été réitérée publiquement par l’élu Jonathan Paris lors d’un récent conseil municipal. Le projet de pôle logistique totalise 372 ha, dont 260 ha zonés vert qui sont convoités.

Ginette Blondin, présidente du Syndicat de l’UPA Marguerite-d’Youville/Longueuil.Au conseil de ville de Contrecoeur le 3 juillet 2018.
Ginette Blondin, présidente du Syndicat de l’UPA Marguerite-d’Youville/Longueuil.Au conseil de ville de Contrecoeur le 3 juillet 2018.

La présidente du Syndicat de l’UPA Marguerite-d’Youville/Longueuil, Ginette Blondin, ne digère pas les propos de la mairesse de Contrecœur et du conseiller municipal. « Priver un propriétaire contre son gré de son patrimoine est un principe inacceptable! Peu importe qu’elle soit opérée par un décret provincial ou une expropriation municipale, cette pratique est irrespectueuse et dépassée », a-t-elle lancé après le conseil du 3 juillet. La première expropriation est d’ailleurs en cours à la ferme de David Ménard, même si d’autres terrains hors de la zone agricole seraient disponibles.

Québec n’a rien confirmé pour le moment. Par contre, ces affirmations vont à l’encontre des positions du ministre Jean D’Amour, responsable de la Stratégie maritime, et de celles de la MRC Marguerite-D’Youville. « On va le faire [le pôle] dans le respect. Je veux le moins d’impact possible sur la zone agricole », avait-il assuré en entrevue à La Terre en avril dernier, indiquant qu’il était trop tôt dans le processus pour savoir combien d’hectares agricoles seraient en jeu.

Au moment de publier, la Ville de Contrecœur n’avait pas répondu à la question de La Terre sur l’impact agricole de son projet de pôle logistique.

Projet retardé

Le projet d’agrandissement du port de Montréal à Contrecœur, qui est la raison d’être du pôle logistique, est retardé en raison d’évaluations environnementales supplémentaires qui sont exigées pour préserver deux espèces menacées : le chevalier cuivré et la rainette faux-grillon.