Actualités 13 juillet 2018

Les pois sous surveillance en Montérégie-Ouest

SAINT-POLYCARPE — Avec seulement 27 mm de pluie tombés dans la région de Saint-Polycarpe depuis les 30 derniers jours, le pire est à craindre pour les pois de transformation en Montérégie-Ouest.

« Nous, on a récolté nos pois [bio de transformation] au cours des deux derniers jours. Dans la région, ceux qui vont faire leur récolte d’ici une semaine n’auront rien », prédit le propriétaire d’Agri-Fusion 2000, Gilles Audette.

Bonduelle confirme qu’une baisse de rendement de 15 à 20 % pourrait effectivement être observée dans certains champs de la région, mais la situation ne semble pas être dramatique. « C’est important la pluie; on en a besoin, mais on réussit à faire assez bien [dans la région]. On a encore de très beaux champs à récolter en fin de semaine et la semaine prochaine », explique le directeur de l’usine de l’entreprise à Sainte-Martine, Serge Bouthillier.

Sur le terrain, certains constatent qu’à certains endroits, les plants de pois commencent à sécher avant d’atteindre le stade de floraison, tout comme ceux qui sont prêts à la récolte.

Sécheresse

Le sort s’acharne sur les producteurs en Montérégie-Ouest. « L’an passé, on était la pire région pour les pluies. Cette année, on est la pire pour la sécheresse », explique M. Audette.

Depuis le 1er avril, la région a effectivement enregistré un déficit de 70 mm de pluie par rapport à la moyenne pluviale des 30 dernières années.

Chez M. Audette, le soya biologique s’en tire, mais lors de l’entrevue du 11 juillet, ses employés tentaient de « percer des puits à toute vitesse » pour irriguer le brocoli bio.

La canicule de la semaine passée a aussi fait en sorte que l’on a abandonné la cueillette de pois sur certaines surfaces dans la région en raison de l’excès de chaleur, mais les producteurs associés aux usines de Bedford et de Saint-Denis-sur-Richelieu en Montérégie ont continué à faire leurs récoltes.

« C’est sec partout [au Québec], mais on s’en tire relativement bien pour l’instant dans les légumes de transformation », mentionne la directrice générale de la Fédération québécoise des producteurs de fruits et légumes de transformation, Judith Lupien. Pour pallier le problème, des agriculteurs irriguent leurs champs de pois et de haricots dans certains secteurs de la Montérégie. « On est rendus là », souligne Mme Lupien.

Heureusement, indique M. Audette, les légumes de transformation biologiques sont « très bien » couverts par l’assurance récolte. Agrométéo prévoit 40 % de probabilité d’averses à la station de Saint-Polycarpe vendredi soir et samedi en journée.