SAINTE-ANNE-DE-LA-PÉRADE — Si vous apercevez une Lada grise dans les rues de Sainte-Anne-de-la-Pérade cet été, ne vous étonnez pas, c’est sans doute celle de Dave-Éric Ouellet qui fait ses emplettes.

Mieux connu sous le nom de son personnage MC Gilles, le fidèle comparse de Jean-René Dufort dans l’émission Infoman habite ce petit village de la Mauricie depuis maintenant 16 ans. « J’avais dit à un ami agent immobilier : trouve-moi quelque chose à la campagne, sur le bord de l’eau, avec un garage pis des voisins pas trop proches. Il m’a trouvé cette maison », raconte Dave-Éric Ouellet en désignant une demeure ancestrale construite en 1880 et ayant appartenu à J.-A. Rousseau, un prospère banquier et ancien député dans le gouvernement de Wilfrid Laurier.

Don de 75 000 $

La méfiance des Péradiens envers cet iconoclaste gars de la ville, de Québec plus précisément, a pris fin d’une manière bien spéciale. « J’ai remporté il y a quelques années 75 000 $ à un jeu-questionnaire animé par Joël Legendre et j’ai remis la somme à la Fondation Charles-Henri Lapointe, une œuvre locale qui soutient les projets éducatifs dans le village. On peut dire qu’à partir de ce moment-là, j’ai été intégré », lâche-t-il dans un grand éclat de rire.

Les gens de la place ont cependant rapidement constaté que l’attachement de Dave-Éric Ouellet n’était pas feint. Le caractère affable et chaleureux du personnage MC Gilles fait partie des traits naturels de celui qui l’incarne, ce qui fait qu’aujourd’hui, avec les confidences reçues de tout un chacun, il en connaît assez sur l’histoire du village, ses habitants et ses anecdotes qu’il pourrait en faire quelques chroniques télévisées déjantées dont lui seul a le secret.

Pour attirer des touristes

Voulant aussi contribuer à dynamiser le village, qui est surtout connu pour son attraction de pêche aux petits poissons des chenaux au mois de janvier, Dave-Éric Ouellet tient au cours des fins de semaine de l’été la Boutique MC Gilles dans une ancienne pharmacie située devant l’église. C’est un endroit où les touristes peuvent se procurer des objets souvenirs, des babioles quétaines, des 33 tours provenant de son impressionnante collection kitsch, mais surtout jaser avec le propriétaire qui y passera la majeure partie de la saison estivale.

« Je ne fais pas d’argent avec ça. Ma paie à moi, c’est que les gens entrent dans le magasin et partent à rire en disant : “Ma mère avait ça!” Le but, c’est de faire arrêter les gens à Sainte-Anne-de-la-Pérade et de leur faire réaliser que c’est un beau village de 351 ans d’histoire », conclut-il.

Bernard Lepage, collaboration spéciale