Actualités 6 juillet 2018

Des épandeurs pour tous les besoins

Différentes solutions sont offertes sur le marché pour épandre le lisier liquide dans les champs. Parmi celles-ci, comment choisir l’équipement qui conviendra le mieux à nos besoins? Des experts dans le domaine donnent leur avis sur la question.

Tout d’abord, il faut clairement évaluer ses besoins, rappelle Claude Decelles, spécialiste de la vente au Québec pour GEA. « Le choix d’un modèle d’épandeur dépend en grande partie de la quantité totale de lisier à appliquer, dit-il. Si le producteur dispose d’une fosse de 50 pieds, je ne lui proposerai pas un réservoir de 8 000 gallons. »

Mais là ne s’arrête pas la liste des points importants à évaluer, selon lui. La force du tracteur que possède l’agriculteur est un facteur à considérer. « Il doit être suffisamment puissant pour tirer l’équipement, actionner la pompe et activer les fonctionnalités hydrauliques dont l’épandeur pourrait être équipé », ajoute l’expert.

Le type et la consistance du lisier entrent également en ligne de compte lorsque vient le moment de choisir la pompe de l’épandeur, explique le représentant de GEA. « Le fumier de vache est plus épais puisqu’il renferme de la litière dont les particules ont tendance à flotter à la surface et à former une croûte, dit-il. Le purin de porc, quant à lui, ne contient pas de litière. Il est donc plus liquide, mais riche en nutriments. Ceux-ci sont portés à sédimenter au fond du réservoir. Des pompes agitatrices s’activent afin d’homogénéiser le fumier et le purin avant le transfert vers les épandeurs. Ainsi, lorsque le lisier est appliqué dans les champs, sa valeur fertilisante est optimale. »

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Outre ces facteurs, on considérera aussi la taille du réservoir de l’épandeur en fonction des distances que le producteur aura à franchir entre le réservoir d’entreposage principal et les terres où le lisier devra être appliqué. Afin de réduire le nombre d’allers-retours, on choisira un modèle un peu plus gros.

Au-delà d’une distance de 6 km, il est également envisageable d’utiliser la citerne routière de GEA pour transporter le lisier plus rapidement et efficacement sur les sites ­d’épandage.

Ce type de véhicule est entièrement adapté au transport routier et permet de diminuer les dépenses liées à l’usure prématurée de l’équipement, par exemple les pneus de tracteurs et d’épandeurs qui ne sont pas conçus pour circuler sur la route.

De plus, GEA commercialise plusieurs modèles de rampes d’épandage. Pour le fumier de vache contenant de la fibre, on choisira une rampe à deux ou trois déflecteurs qui distribuent le fumier par l’entremise d’autant de tuyaux d’alimentation. Le débit de chacun d’eux s’ajuste en réduisant les ouvertures des sorties des déflecteurs au moyen de plaques de restriction. « Ces tuyaux sont conçus pour les fumiers liquide et semi-liquide, indique Claude Decelles. Ils permettent d’appliquer le fertilisant sur une trentaine de pieds de large. »

Épandeur avec batteurs verticaux. Crédit photo : Kuhn
Épandeur avec batteurs verticaux. Crédit photo : Kuhn

Pour le fumier qui ne contient pas de paille, mais qui est épaissi par du bran de scie ou du sable, on favorisera les rampes d’épandage qui comportent de nombreuses sorties près du sol. Les rampes à plusieurs déflecteurs ou à pendillards, par exemple, appliquent le lisier par gravité, sans pulvérisation. « Plus la pression est forte lorsqu’on asperge la terre, plus il y a formation de microgouttelettes dans l’air, explique Claude Decelles. Il vaut mieux utiliser une rampe qui dépose le lisier sans pulvérisation afin de permettre au sol de profiter pleinement de toute la valeur fertilisante de celui-ci plutôt que d’en perdre une partie dans l’air. »

Épandeur avec batteurs horizontaux. Crédit photo : Kuhn
Épandeur avec batteurs horizontaux. Crédit photo : Kuhn

Fumiers solides, même approche

Comme pour les épandeurs à fumiers liquides, ceux à fumiers solides sont produits dans plusieurs versions afin de répondre aux besoins plus pointus des agriculteurs. La sélection s’adaptera ainsi au type de fumier solide, qu’il provienne de vaches, de porcs ou de volailles.

« Ce sont surtout des producteurs laitiers ou de pommes de terre, par exemple, qui vont épandre ce type de fumier sur leurs sols sablonneux, explique Richard Caron, responsable de la région du Bas-du-Fleuve chez Kuhn. D’autres vont préférer le fumier solide pour éviter de transporter de grands volumes de liquides sur leurs terres. »

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Kuhn commercialise trois types d’épandeurs avec des batteurs horizontaux, verticaux ou latéraux. Dans chaque cas, une gamme de tailles est aussi offerte.

Les batteurs horizontaux sont ceux auxquels les agriculteurs sont peut-être les plus habitués, selon le représentant. Le fumier est distribué depuis l’arrière de l’épandeur, sur une largeur qui ne dépasse pas celle de l’appareil.

Les épandeurs à batteurs verticaux procurent quant à eux l’épandage le plus homogène possible grâce à un vérin hydraulique qui pousse le fumier à travers les batteurs. Un déflecteur contrôle la largeur d’épandage alors que la guillotine gère le volume de matériel. « Les particules qui sortent de ce type d’épandeur sont très fines », explique M. Caron. Qui plus est, en formant de petites particules, le fumier augmente sa surface de contact avec l’air, ce qui favorise sa transformation par les microorganismes.

Les épandeurs latéraux offrent un émiettement moins fin que celui des épandeurs à batteurs verticaux, mais ils permettent d’étaler sur une grande surface une mince couche de fertilisant. Une composante donne la possibilité de contrôler la distance et la densité d’épandage. « C’est un modèle qui peut travailler avec du solide ou du semi-­liquide », ajoute le représentant de Kuhn. Ce type d’épandeur est d’ailleurs le plus étanche des trois, selon lui. « C’est idéal pour un producteur qui doit faire de la route », dit-il. 

Une fosse en construction vue d’un hélicoptère. Crédit photo : Martin Ménard / TCN
Une fosse en construction vue d’un hélicoptère. Crédit photo : Martin Ménard / TCN

Martin Primeau, journaliste