Politique 29 juin 2018

Les inondations de la baie Lavallière se retrouveront en Cour supérieure

Le producteur Georges Dutil a perdu patience dans le dossier des inondations de la baie Lavallière, qui stagne depuis plus de 10 ans. « C’est le non-respect des codes d’inondation qui m’ont décidé », a commenté Georges Dutil, de Sainte-Anne-de-Sorel.

Les servitudes d’inondation que détient le gouvernement prévoient que le niveau d’eau doit être maintenu à 17 pieds sous le niveau de la mer, ce qui n’est pas respecté d’année en année, selon le producteur. L’inondation toucherait également des terres sans servitude.

Georges Dutil réclame donc 22 000 $ de dommages dans une injonction, sans compter la perte de sapins de Noël qui feront l’objet d’une autre évaluation. « Ce à quoi on s’attend surtout, c’est un niveau d’eau qui est acceptable pour tous les producteurs », ajoute Georges Dutil, qui estime que le problème principal est le barrage. Bâti au début des années 1980, l’ouvrage avait comme objectif de créer une zone protégée pour la faune, mais il empêche l’écoulement de l’eau et des sédiments du bassin versant.

15 ans de discussions

« Le ministre Paradis s’était engagé [à régler ce dossier]. On en a parlé avec le ministre Lessard et avec un sous-ministre, mais rien n’est fait depuis plus de 15 ans », explique Christian St-Jacques, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, qui continue d’appuyer les producteurs de la baie Lavallière.

L’injonction met en cause le gouvernement du Québec, l’organisme Canards illimités, la MRC de Pierre-De Saurel et la Société d’aménagement de la baie Lavallière, qui ont tous un certain rôle à jouer dans la gestion de l’eau dans la baie.

L’avocat de M. Dutil, Luc Chamberland, a précisé à La Terre qu’il ne s’attend pas à une audition de cette cause à la Cour supérieure à Sorel avant « quelques années ». Il se réserve toutefois le droit de déposer une demande d’injonction interlocutoire si rien ne bouge et que de nouvelles inondations menacent de créer des dommages.

« Étant donné que la cause [de M. Dutil] est devant les tribunaux, nous ne ferons aucun commentaire », a déclaré Denis Boisvert, directeur général de la MRC de Pierre-De Saurel.

Échec pour la faune aussi

Luc Chamberland fait notamment valoir dans sa requête que les objectifs initiaux visés par le gouvernement en 1977 ne sont plus atteints. Le défaut d’entretien et la sédimentation auraient « bouleversé » l’écosystème avec l’arrivée de nouvelles plantes envahissantes qui nuisent aux oiseaux aquatiques à la recherche d’une grande mare dégagée pour se poser sur l’eau. 

Inondation à la Ferme Caplette à la suite des pluies des 10 et 11 juin 2015. Crédit photo : Archives TCN
Inondation à la Ferme Caplette à la suite des pluies des 10 et 11 juin 2015. Crédit photo : Archives TCN