Actualités 15 juin 2018

Du blé GM découvert en Alberta : le Japon suspend ses importations

L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a annoncé le 14 juin que quelques plants de blé génétiquement modifié (GM) afin d’être tolérant à des herbicides ont été trouvés sur une route d’accès dans le sud de l’Alberta.

L’organisme fédéral indique cependant que rien ne porte à croire que ce blé GM serait présent ailleurs que sur le site isolé où il a été découvert et qu’aucune preuve n’a été présentée selon laquelle ce blé serait entré dans le système alimentaire.

Le Japon réagit

Les explications du gouvernement canadien ne semblent pas avoir rassuré le Japon pour autant. Reuters a indiqué que quelques heures après l’annonce de l’ACIA, le ministre japonais de l’Agriculture avait suspendu les ventes et les soumissions de blé provenant du Canada jusqu’à ce qu’il soit confirmé que le blé canadien ne contient pas d’organismes génétiquement modifiés (OGM). En 2016, le Japon a importé pour 1,7 G$ de blé, et le Canada est son deuxième plus gros fournisseur.

Du blé GM à l’essai

La production commerciale du blé GM est interdite au Canada, notamment en raison des préoccupations des consommateurs. Cependant, l’ACIA confirme que des essais de recherche au champ en conditions confinées sont menés depuis les années 1990 dans les régions productrices de blé du Canada. L’ACIA ajoute « qu’aucun des essais visant le blé n’a été mené à l’endroit où les plants de blé GM ont été trouvés ou près de cet endroit et aucune preuve ne permet d’établir un lien direct entre la découverte actuelle de blé GM et ces essais autorisés menés précédemment ».

Des incidents de dissémination de blé GM non autorisé ont été signalés aux États-Unis en 2013, en 2014 et en 2016.

« Tu prends un risque »

Le coordinateur de Vigilance OGM, Thibault Rehn, estime que cet épisode en sol canadien « est un cas de figure flagrant des risques de contamination génétique qu’on dénonce depuis longtemps ». « Tu prends un risque en mettant des OGM dans la nature lors des tests en champ. Ce risque profite-t-il aux agriculteurs? Clairement non », soutient-il.