Actualités 14 juin 2018

Des rendements très variables pour la première coupe

Des agriculteurs qui ont terminé leur première coupe de foin sont réellement déçus des rendements obtenus, qui s’avèrent bien moindres qu’à l’habitude. Dans d’autres régions, on ne s’en tire pas trop mal.

« J’ai un client qui avait pratiquement le goût de pleurer. On a pressé 92 balles alors qu’il y en avait 308 l’an dernier, dans le même champ, pratiquement à la même date, raconte Martin Lessard, copropriétaire des Travaux à forfait Maka, en Estrie. C’est assez généralisé; certains clients commencent à faucher et nous appellent pour décommander la presse parce qu’il n’y pas assez de volume. » Il pointe du doigt le manque de pluie pour expliquer la situation. Il remarque par ailleurs que le fumier solide n’a pas fait effet en raison du temps sec. « Les meilleurs champs sont ceux qui avaient du lisier liquide. On le voit tout de suite en rentrant », dit M. Lessard. Si les rendements de foin sont décourageants, il estime par ailleurs que les cultures de soya et de maïs sont très bien parties avec des systèmes racinaires impressionnants.

Un peu plus loin, près de Sherbrooke, Dany Therrien note une baisse de rendement d’environ 30 %. « On a manqué d’eau terrible et il n’a pas fait si chaud », analyse celui qui cultive 160 hectares de fourrages.

Mauvais présage

Au Lac-Saint-Jean, André Ménard n’a pas encore commencé sa première coupe, mais il croit qu’elle s’annonce très ordinaire. « Tout le monde dit que la première coupe sera très pauvre », assure l’agriculteur d’Alma.

Au Bas-Saint-Laurent, Jean-Luc Laplante commencera la fauche dans les prochains jours et selon ses observations, « il n’y a pas grand-chose dans les champs ». Les implantations de fourrage réalisées l’an dernier souffrent particulièrement en raison du manque d’eau de l’automne passé. Elles ont aussi été affectées par des redoux hivernaux et le manque d’eau ce printemps.

Bonne récolte en Montérégie

Nathalie Archambault et son conjoint Jean Laliberté ont terminé la récolte de foin chez leurs clients et les volumes se sont avérés meilleurs qu’à l’habitude. « Je dirais 10 % plus de foin que les autres années », évalue M. Laliberté, près de Saint-Hyacinthe. « La qualité est super bonne; le foin est très beau et très appétent », ajoute Mme Archambault, qui conduit le tracteur équipé de la presse.

À Granby, Nicolas Mailloux a obtenu des volumes dans la moyenne de ses premières coupes. Il note de surcroît que la récolte hâtive a permis d’obtenir une qualité très élevée.

« Gâtés » dans les Laurentides

À une centaine de kilomètres à l’ouest de Montréal, dans les Laurentides, Bruno St-Pierre vient de terminer sa première coupe. « On est habitués à sortir deux boîtes d’ensilage à l’hectare et c’est exactement ce qu’on a fait cette année. Je dirais même qu’on a été gâtés par la météo : de la pluie de temps en temps pour que ça pousse et une semaine entière de temps sec pour tout récolter », raconte le producteur laitier de Grenville-sur-la-Rouge. La forte présence de luzerne lui laisse également croire que le taux de protéine de sa première coupe sera élevé.