Actualités 16 juin 2018

Une équation québécoise pour prédire la valeur nutritive au champ

Il est essentiel de récolter les fourrages au bon moment afin d’optimiser leur valeur nutritive, car cette dernière joue un rôle important dans la rentabilité des fermes laitières. Une méthode permettant d’estimer la valeur nutritive des fourrages au champ, avant la récolte, se doit d’être rapide, simple, relativement précise et économique afin d’être utilisée par un grand nombre de producteurs agricoles.

Le système américain PEAQ (Predictive Equations for Alfafa Quality) est la méthode la plus prometteuse. Il a initialement été conçu pour la luzerne pure puis adapté à des mélanges luzerne-graminées. Un projet a été réalisé afin de déterminer si les équations développées aux États-Unis pour prédire la valeur nutritive de tels mélanges pouvaient être utilisées au Québec.

Spécifique au Québec

Ce faisant, nous avons aussi développé des équations spécifiques au Québec. Ces dernières permettent de prédire la valeur nutritive des mélanges à la pousse du printemps et à la repousse subséquente. Nos nouvelles équations ont été validées en utilisant des échantillons prélevés dans des fermes de 12 régions du Québec et ont généré de meilleures prédictions que les équations développées aux États-Unis.

Une équation québécoise a été retenue pour prédire la teneur en fibres insolubles au détergent neutre (NDF) :

NDF (g/kg de matière sèche) = 356,26 + (1,79 × HMAXL) + (0,93 × HMAXG) – (202,78 × PROPL)
où :
HMAXL =    hauteur en cm de la plus longue tige de luzerne;
HMAXG =    hauteur en cm de la plus longue tige de graminée;
PROPL =    proportion de luzerne dans le mélange.

Cette équation prometteuse, qui suppose la détermination précise de la proportion de luzerne dans le mélange, peut être utilisée partout dans la province. Une fois évaluée dans un plus grand nombre de fermes, elle devrait aider les producteurs agricoles québécois à déterminer le meilleur moment pour récolter leurs fourrages de luzerne-graminées.

Ces travaux ont été réalisés grâce à une aide financière du Programme de soutien à l’innovation en agroalimentaire, issu de l’accord du cadre Cultivons l’avenir conclu entre le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC).

Philippe Seguin et Shane Wood, Université McGill
Gaëtan Tremblay, Gilles Bélanger, Julie Lajeunesse et Annie Claessens, AAC
Huguette Martel, MAPAQ
Robert Berthiaume, agronome