Politique 7 juin 2018

Trudeau tente de rassurer les producteurs

LA BAIE — Le premier ministre Justin Trudeau a promis de protéger la gestion de l’offre dans le cadre des négociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Un discours qui n’a pas pleinement convaincu les quelques centaines de producteurs laitiers d’un peu partout au Québec.

Le président des Producteurs de lait du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Daniel Gobeil, n’est pas passé par quatre chemins au moment de parler aux manifestants qui s’étaient donné rendez-vous, le 7 juin, pour défendre la gestion de l’offre. Une manifestation qui s’est organisée en moins de 24 h. « On veut la vraie nature de ses propos! Qu’est-ce que Justin Trudeau veut dire par “flexibilité” de la gestion de l’offre? »

L’affaire a commencé à la télévision américaine, le 3 juin, alors que le premier ministre Justin Trudeau a donné l’impression qu’il s’apprêtait à faire des concessions aux Américains sur l’accès au marché canadien des produits laitiers. Des commentaires qualifiés de « troublants » par les Producteurs laitiers du Canada.

« Nous savons que Trudeau rencontre Trump en fin de semaine et pour nous, c’était très important de nous faire entendre tout juste avant le Sommet du G7 », confie Daniel Gobeil. À la grande surprise des manifestants, Justin Trudeau s’est adressé à eux dans le but de les rassurer. « [Donald Trump] nous dit chaque fois qu’il veut éliminer la gestion de l’offre, mais je vous le dis : “S’il s’attaque à la gestion de l’offre, il n’y en aura pas d’ALENA. Ça, c’est une promesse” », a lancé Justin Trudeau aux manifestants.

Déceptions

Plusieurs agriculteurs ont semblé déçus après l’allocution de quelques minutes du premier ministre. Celui-ci a fait savoir qu’il défendrait la gestion de l’offre, mais il n’a pas précisé s’il avait l’intention de la défendre « intégralement ».

« C’est sûr qu’on aurait aimé entendre le mot “intégral”. Ça fait 20 ans que les gouvernements défendent la gestion de l’offre, mais ils donnent des accès au marché canadien [à chaque négociation d’accord commercial]. C’est la réponse que Justin Trudeau donne à la Chambre des communes, et c’est certain que c’est un peu décevant pour nous », a déploré Daniel Gobeil, en entrevue à La Terre.