Une grande table entourée d’enfants

SAINT-ANTOINE-DE-TILLY — Une chose est certaine, il y a de l’action à table chez les Beaudoin. Avec six enfants, Lucie Marcoux et Denis Beaudoin n’ont jamais eu de problèmes de main-d’œuvre. 

Tous deux élevés dans des fermes laitières, ils ont décidé de se lancer dans le maraîchage il y a 20 ans, alors que les trois enfants qu’ils avaient à ce moment-là étaient âgés de 4 ans, 2 ans et 10 mois.

Les clients qui se procurent leurs fruits et légumes à la ferme La Rosée du Matin ont vu grandir les enfants Beaudoin et même naître certains d’entre eux, comme les trois plus jeunes qui sont venus au monde en période estivale. « Dès les premières années, les enfants ont travaillé à la ferme aux différentes étapes de production. Ce n’était pas obligatoire, mais fortement suggéré », rigole le père de famille. 

Marc-André, l’aîné de la famille, est attitré aux véhicules. Chaque jour, il fait les livraisons et s’occupe de l’entretien des champs à l’aide de la machinerie. Emmanuel, âgé de 23 ans, gère la cueillette des petits fruits. Il accueille les cueilleurs au quotidien et s’assure que chacun fait bien son travail. Il compile les récoltes et rapporte le tout au kiosque pour la vente, avant d’aller travailler à la serre de tomates pour l’après-midi. Une demi-journée par semaine, il se rend au marché public de Saint-Apollinaire. Sa conjointe, Marie-Ève, s’est également greffée à l’équipe familiale dans les -dernières années.

Lucie Marcoux et Denis Beaudoin ont décidé d’acheter la ferme après avoir vu une annonce  dans La Terre de chez nous.
Lucie Marcoux et Denis Beaudoin ont décidé d’acheter la ferme après avoir vu une annonce
dans La Terre de chez nous.

Nicolas, âgé de 21 ans, est le cuisinier de la famille. Moins présent que ses frères et sœurs puisqu’il travaille en ville toute l’année, il assure la relève pour la fin des récoltes quand tout le monde part pour l’école. Il est le cerveau derrière les recettes de la fête de la courge, qui a lieu chaque année depuis cinq ans.

Pour Marie-France et Claudia, âgées de 19 et 17 ans, le service à la clientèle, l’autocueillette et la transformation des produits n’ont plus de secrets. La cadette, Valérie, donne pour sa part un coup de main au lavage des légumes et a commencé à travailler au kiosque. « Je tonds la pelouse aussi! » mentionne-t-elle en riant pour se justifier auprès de ses frères qui prétendent qu’elle a droit à un traitement de faveur.

Même s’il n’est pas vraiment question de vacances d’été chez les Beaudoin, pour eux, le travail a toujours rimé avec plaisir. Et ce ne sont pas les -anecdotes qui manquent autour de la table.
« Pour travailler en famille, il faut être capable de rire de soi et d’accepter d’être parfois la risée. Si on prend tout au premier degré, ça devient rapidement invivable. Mais il faut savoir demeurer respectueux et dédramatiser quand il le faut », croit Mme Marcoux.
 

Des valeurs fortes

Même si, pour l’instant, aucun des enfants ne souhaite prendre la relève, tous estiment avoir de la chance d’avoir été élevés dans ce milieu. « On a toujours travaillé avec le public. On a acquis de la facilité à parler avec les gens et à être polis. On a développé des méthodes de travail efficaces et on a appris très jeunes la valeur de l’argent et du travail. On a développé des aptitudes qui vont nous servir pour le reste de notre vie », conclut Emmanuel.

Marie-Pascale Fortier, collaboration spéciale

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