Actualités 19 mai 2018

Mélanges fourragers adaptés au pâturage

Des rendements plus importants et plus stables, avec moins de mauvaises herbes, tels sont les principaux bénéfices des mélanges fourragers par rapport aux monocultures de graminées ou de légumineuses. Il existe, toutefois, peu d’informations récentes sur les mélanges fourragers les plus performants, particulièrement sous pâturage.

Notre équipe de recherche a donc évalué la performance de plusieurs mélanges composés d’une légumineuse et d’une ou plusieurs graminées sous des conditions de pâturage en rotation. Trois expériences ont été menées sur trois sites de l’est du Canada depuis 2010.

Le lotier corniculé et le brome des prés se démarquent

Mélanges simples d’une légumineuse et d’une graminée : la fléole des prés, la fétuque élevée, la fétuque des prés, le brome des prés, le dactyle pelotonné et le pâturin des prés en mélange simple avec l’une ou l’autre des trois légumineuses (luzerne, lotier corniculé ou trèfle blanc) ont bien persisté au cours des cinq années suivant le semis. Parmi ces six graminées fourragères, le brome des prés a particulièrement bien performé en mélange avec la luzerne ou le lotier corniculé. Le trèfle blanc n’a pas donné de bons résultats, peu importe la graminée associée.

Mélanges complexes d’une légumineuse et de plusieurs graminées : des animaux pâturant un mélange complexe à base de lotier corniculé ont eu des gains de poids par hectare nettement supérieurs (+ 40 %) et des gains de poids journaliers légèrement supérieurs à ceux pâturant un mélange complexe à base de luzerne, peu importe les graminées associées. Les mélanges contenant de la fléole des prés ont permis d’obtenir des gains journaliers plus élevés que ceux à base de fétuque élevée.

Le défi des légumineuses fourragères

La proportion de légumineuses dans les mélanges simples ou complexes a diminué rapidement au cours des premières années suivant le semis dans les trois expériences menées sur trois sites de l’est du Canada. Maintenir une proportion adéquate (30-40 %) de légumineuses dans des prairies pâturées demeure un enjeu important. Notre prochain défi est donc de développer des méthodes efficaces pour réintroduire des légumineuses dans les prairies pâturées.


Gilles Bélanger, Gaëtan Tremblay, Yousef Papadopoulos, John Duynisveld, Julie Lajeunesse et Sherry Fillmore, Agriculture et Agroalimentaire Canada

Carole Lafrenière, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Cette recherche a été financée en grande partie par Agriculture et Agroalimentaire Canada, en plus de contributions additionnelles du Beef Cattle Research Council (une division du Canadian Cattlemen’s Association) et des Producteurs de bovins du Québec, et ce, sous l’Initiative des grappes agroscientifiques.