International 7 mai 2018

Agropur et la Fédérée lancent un appel à la population

Devant les demandes insistantes du gouvernement des États-Unis pour mettre à mal la gestion de l’offre, Agropur et La Coop fédérée lancent chacun une offensive pour défendre ce système. Les deux géants tentent ainsi de maintenir la pression sur le gouvernement Trudeau afin qu’il ne flanche pas devant les demandes de l’administration Trump.

Les rumeurs d’une entente de principe dans l’actuelle renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) ont mené Agropur à mettre en ligne le nouveau site Web www.protegeonslagestiondeloffre.ca , explique Dominique Benoit, vice-président principal, Affaires institutionnelles et communications pour la première coopérative laitière d’Amérique du Nord.

Cette « action phare » vise à « réitérer l’importance que notre gouvernement ne nous oublie pas. On ne veut pas que la gestion de l’offre soit de nouveau fragilisée », poursuit le dirigeant. Le site d’Agropur – l’un des plus grands transformateurs de lait au monde – souligne les retombées positives de la gestion de l’offre pour l’économie canadienne et démolit le mythe voulant que les produits laitiers soient plus chers au Canada.

Agropur y fournit également une lettre d’appui que les internautes peuvent automatiquement acheminer à leur député fédéral. Déjà, près de 1 000 envois ont été réalisés. « Il y a une forte pression des Américains et on compte sur notre gouvernement », résume M. Benoit. Des représentants de la coopérative devraient être présents cette semaine à Washington pour appuyer les négociateurs canadiens.

Coop

La plus importante entreprise agroalimentaire au Québec, La Coop fédérée, s’investit dans une croisade du même genre. Le 1er mai, elle a commandité un texte du Journal de Montréal sur les bienfaits de la gestion de l’offre pour les consommateurs. Elle a également lancé le site Web Protégeons notre modèle agricole : dites oui à la gestion de l’offre. La Coop y recense les nombreux avantages de ce « choix de société » et les conséquences économiques de son démantèlement. « On a confiance que le gouvernement va protéger le modèle », soutient toutefois Nicolas Poirier-Quesnel, directeur principal, Affaires publiques et communications pour la Coop.

Au cours des dernières années, le Mouvement pour la gestion de l’offre (anciennement Coalition GO5) et la campagne Forts et unis ont été mis de l’avant afin d’éviter que la gestion de l’offre ne fasse les frais de l’accord de libre-échange avec l’Union européenne de même que du Partenariat transpacifique. Malgré ces efforts, ces deux ententes occasionnent des pertes annuelles récurrentes de 260 M$ pour le secteur laitier canadien, calculent les Producteurs de lait du Québec.